Ces petites gares qui meurent...

COSSONAY-PENTHALAZ • Depuis jeudi, la Commission des pétitions du Grand Conseil vaudois a officialisé le rapport concernant la demande d’amélioration de la gare. Reportage auprès des voyageurs.

  •  Une pétition pour améliorer la gare de Cossonay-Penthalaz. JM

    Une pétition pour améliorer la gare de Cossonay-Penthalaz. JM

Il pleut des cordes vendredi en fin d’après-midi. A la gare de Cossonay-Penthalaz, les voyageurs sortent du train. Ils rejoignent les connaissances venues les attendre en voiture, ou se dépêchent de monter dans l’un des cars postaux qui desservent Cheseaux, Echallens ou Lussery-Villars. D’autres restent à l’abri et attendent leur correspondance en direction de Lausanne, d’Yverdon, de Vallorbe ou de Villeneuve. Une vraie gare régionale, pivot du réseau RER vaudois.

A première vue, bien que la gare ne soit pas des plus modernes, on a vu pire. C’est en discutant avec les gens que l’on comprend ce qui a pu incommoder le Groupe socialiste, verts et sympathisants du conseil communal de Penthalaz (GSVS), à l’origine de la pétition «pour l’amélioration à court terme du confort des voyageurs de la gare de Cossonay-Penthalaz». Cette dernière vient d’être renvoyée au Conseil d’Etat après un rapport positif du Grand Conseil.

Sur place, Stéphanie attend sa correspondance pour Yverdon-les-Bains. Ce qui la fait le plus réagir: l’absence de toilettes utilisables. «Une maman peut en avoir besoin pour son enfant... Ce serait vraiment la moindre des choses.»

La pluie n’a pas cessé de tomber. De l’autre côté du quai, direction Lausanne, les voyageurs patientent sous leur parapluie ou tentent tant bien que mal de s’abriter sous l’avant-toit de la salle d’attente. Pourquoi n’y entrent-ils pas? «Le problème c’est que des gens fument dedans, même si c’est interdit. Et ça pue beaucoup trop. Alors tout le monde préfère attendre dehors», explique Thierry. Et c’est bien vrai. Malgré la pluie torrentielle, personne n’ose apparemment s’aventurer à l’abri. Des salles d’attente auxquelles il arrive même d’être verrouillées, à cause des incivilités.

Améliorer l’accès

Mais la principale demande du GSVS concerne l’accessibilité de la gare. Les pétitionnaires demandent au plus vite la mise en place de rampes d’accès facilitant le passage entre les deux quais pour les personnes handicapées et les parents avec poussettes.

Ce manque est accentué depuis la disparition du personnel au guichet de la gare. André Marendaz, retraité des CFF et instigateur de la pétition, se souvient: «Avant, on donnait un coup de main pour aider les personnes qui en avaient besoin» Cela n’est plus possible aujourd’hui. Il n’y a pas que l’accès d’un quai à l’autre qui pâtit du manque de personnel. Thierry a quelquefois affaire à des personnes qui ne savent pas se servir de l’automate à billets, ou qui ont besoin de faire de la monnaie.

Et puis, «cette absence contribue à un senti-ment d’insécurité», ajoute Stéphanie. «C’est dommage, ces petites gares qui meurent.»