«Cela fait deux ans que certains habitants de Gilly nous mènent en bateau, cette affaire va aller au tribunal administratif. C’est extrêmement dommageable pour notre village car nous devons trouver des solutions provisoires pour les enfants. Ce sont eux les premières victimes de cet imbroglio juridique.» Le municipal Denis Pernet en charge des bâtiments communaux ne décolère pas.
Il faut dire que l’urgence est là pour faire face à l’augmentation des élèves. Depuis la rentrée de cet été, un container provisoire a été installé pour donner les cours aux plus jeunes. Une situation qui irrite également l’Association scolaire et parascolaire intercommunale de Rolle et environs (ASPAIRE).
Position tranchée
Cette dernière a une position bien tranchée sur la question: «Etant donné l’augmentation de la population, la rentrée scolaire 2014 a été marquée par le fait que l’ouest rollois n’est plus en mesure d’absorber les écoliers dans les infrastructures existantes. Certes, Mesdames et Messieurs les opposants, si c’est votre droit de geler tout changement, nous le respectons. Néanmoins, au nom des douze communes, il serait sage de ne plus prendre la population, en particulier nos enfants, en otage.» Pour l’association, il est essentiel d’accélérer la réalisation de nouvelles écoles dans la région. A Rolle, l’agrandissement du collège du Martinet est en cours. A la clé, douze nouvelles classes, une salle de gymnastique et un restaurant scolaire.
A Gilly, la situation est bloquée avec un collectif d’habitants qui ne lâche rien à l’affaire, bien au contraire. Prévu sur une parcelle d’utilité publique située au bas du village, le nouveau collège doit également accueillir une salle de sport et une cantine. Malgré le plan partiel d’affectation préavisé et approuvé à l’unanimité par le conseil communal de Gilly, un comité de riverains a donc décidé de faire entendre son opposition. Une issue est-elle possible?
Opposition maintenue
Selon Serge Chaillet, porte-parole des opposants, le comité conteste surtout la manière de procéder: «Nous maintenons notre position et nous irons jusqu’au bout. Nous ne contestons ni le besoin de nouvelles classes, ni le choix du terrain, simplement rien n’a été fait selon les procédures. Il n’y a pas eu d’appel d’offres par exemple. De plus, le projet comporte de nombreux manquements, il faut absolument que ceux-ci soient réglés avant d’imaginer une nouvelle construction. Nous avons aussi l’impression que la commune et l’ASPAIRE tentent de faire passer le dossier en force. C’est insupportable et nous allons poursuivre notre combat.»