La survie des abattoirs en question

ROLLE • L’avenir des abattoirs régionaux est fortement menacé. Priée de quitter son site rollois, la Coopérative de l’abattoir régional de Rolle et environs (CARRE) doit trouver 3 millions de francs en deux ans.

C’est en 1958 que la CARRE s’installe à Rolle. Après près de 60 ans d’activités, la coopérative devra avoir quitté son emplacement actuel d’ici à 2017.

La raison? Les autorités rolloises ont décidé d’utiliser le terrain pour y implanter leur future voirie. Heureusement pour les abattoirs, la commune d’Aubonne s’est proposée pour les accueillir et, actuellement, un plan partiel d’affectation est entre les mains du canton. Une démarche née d’un constat. «Nous nous sommes rendu compte qu’il existe un véritable besoin pour les régions de Morges et de Nyon, les abattoirs sont essentiels aux agriculteurs, note Luc-Etienne Rossier, syndic d’Aubonne. Nous avons trouvé un terrain idéal, ce qui était un sacré défi avec l’actuelle loi sur l’aménagement du territoire.»

Optimisme mitigé

Une bonne nouvelle pour la CARRE qui doit cependant s’attaquer à un second dossier bien plus compliqué. Il s’agit de trouver 3 millions de francs en deux ans afin de pouvoir réaliser le nouveau bâtiment. Un montant important qu’il sera difficile de réunir en si peu de temps.

Même si Henri Bourgeois, le président de la coopérative, préfère rester optimiste: «Nous avons finalisé notre plan de financement et nous nous attaquons désormais à la recherche de fonds. Nous comptons sur les particuliers et les communes. Quand nous aurons assez de fonds propres, nous pourrons nous adresser au canton. Si nous n’arrivons pas à récolter l’argent nécessaire, ce sera la fin, car je n’ai pas de plan B.»

Deux emplois à plein-temps sont en jeu ainsi que de nombreux auxiliaires bénéficiant de contrats à temps partiel. Avec une demande stable et un souci de proximité de la part des consommateurs, les abattoirs régionaux espèrent sortir de leur image ternie par les événements survenus à Alès en France avec des animaux massacrés dans des conditions épouvantables.

Pour y parvenir, ils ont fait appel à une agence de communication. Une démarche suffisante? «Ce ne sera pas aisé de récolter trois millions de francs en deux ans, précise Luc-Etienne Rossier. On peut dire que la survie des abattoirs est clairement menacée. Nous mettons à disposition un terrain, mais nous ne pouvons rien faire de plus.» La CARRE compte sur une mobilisation régionale pour réussir son pari. Un pari fou? Réponse dans deux ans.