«Déposer une personne âgée à la gare est devenu un casse-tête»

MOBILITE • Le chantier titanesque rend l’accès à la gare beaucoup plus compliqué pour les personnes à mobilité réduite. Qu’elles soient âgées ou handicapées. La conseillère communale lausannoise Françoise Piron tire la sonnette d’alarme.

  • La zone de dépose rapide se trouve à environ 150 mètres de la gare, très loin pour les personnes à mobilité réduite. VERISSIMO

    La zone de dépose rapide se trouve à environ 150 mètres de la gare, très loin pour les personnes à mobilité réduite. VERISSIMO

Démarré cet été, le chantier de la gare de Lausanne fait déjà grincer des dents. En cause, la suppression de nombreuses places de parc situées à proximité, notamment celles destinées aux personnes handicapées. Ajouter à cela, la disparition des zones de dépôts classiques. Pour les personnes à mobilité réduite, se rendre à la gare est devenu un véritable parcours du combattant selon la conseillère communale PLR et ingénieur EPFL Françoise Piron: «Depuis le début des travaux, c’est un vrai casse-tête d’accompagner jusqu’au quai quelqu’un qui a besoin d’aide pour ses bagages ou une personne âgée. Quant aux personnes handicapées, elles n’ont plus qu’à renoncer à se rendre dans cette zone. Cela engendre une véritable détresse.»

Scènes aberrantes

Aux heures de pointe, le constat de l’élue se confirme. Les voitures tentent tant bien que mal de se frayer un chemin entre les panneaux de chantier et les nouvelles signalisations. Au nord, les personnes sont souvent déposées à la hâte sur les arrêts de bus. Même scène au sud, où les travaux en cours compliquent le quotidien des voyageurs. «Des poteaux ont été placés le long des zones de dépose. Donc si vous êtes au milieu, vous devez attendre que les voitures devant vous s’en aillent avant de pouvoir partir. C’est aberrant. En outre, la place réservée aux handicapés a été déplacée plus loin en contrebas. Les travaux de la gare vont durer jusqu’en 2032 à la gare, cette décennie s’annonce très compliquée pour les Lausannois à mobilité réduite. Il ne fait décidément pas bon vieillir dans cette ville.»

Jeanne-Marie Perrin, ancienne conseillère communale socialiste aujourd’hui à la retraite, abonde: «Depuis cet été, je ne peux plus amener qui que ce soit à la gare de Lausanne, les gens doivent tout simplement se débrouiller. Ce n’est pas normal, on doit pouvoir accompagner quelqu’un qui a de la peine à se déplacer. Le plus énervant, c’est la suppression de la place pour handicapés vers la Poste.»

Nouvelle zone de dépose

Le porte-parole des CFF, Frédéric Revaz, tient à souligner que l’ex-régie fédérale assure des cheminements 100% adaptés aux personnes à mobilité réduite durant toute la durée du chantier: «La gare dispose actuellement de deux dépose-minute à l’avenue de la Gare et à la rue du Simplon. Une troisième zone sera prochainement mise en service à l’avenue Ruchonnet. Celle de l’avenue de la Gare est celle que nous recommandons aux personnes à mobilité réduite, car elle est dans un bon dénivelé et donne accès directement au passage inférieur Est, qui dispose aussi d’ascenseurs.» Et de préciser: «Quant à l’offre de places de parking réservées aux personnes en situation de handicap, elle n’a pas été réduite. Elle devrait même être augmentée dans les mois à venir.» Le porte-parole rappelle également que les CFF continueront de proposer leur service qui prévoit l’accompagnement depuis le quai vers le train et inversement. Ce service est gratuit pour toutes les personnes en fauteuil roulant, à mobilité réduite, aveugles ou malvoyantes ainsi qu’en situation de handicap mental.