L’ancien centre de tri postal qui se situe à deux pas de la gare de Lausanne n’a pas fini de faire parler de lui. Le grand espace vide qui se trouve au rez-de-chaussée vient de trouver une affectation tout à fait dans l’air du temps. Quatre associés, dont des promoteurs immobiliers et des fondateurs d’une startup lausannoise, sont en passe d’y créer 2’000 mètres carrés de bureaux innovants.
Une nouvelle philosophie
«Nous offrons toutes sortes d’espaces de travail, de salles de conférence ou des zones de brainstorming pour que des startups, des petites entreprises ou des indépendants puissent trouver un lieu de travail créatif et de réseautage puissant», explique Andreas Schollin-Borg (28 ans), l’un des associés. Bien sûr, en plus des surfaces de travail classiques, des bureaux-debouts ou des salles de visioconférence, on y trouvera l’outil indispensable de toutes les jeunes entreprises: quelques tables de ping-pong. À l’heure actuelle, la commercialisation n’a pas encore commencé, mais une partie des espaces auraient déjà été réservés. Plus qu’une nouvelle manière de penser l’immobilier, ces zones de coworking offrent une philosophie du travail en phase avec les pratiques de la Silicon Valley. «Nous organiserons notamment des conférences, des moments de fun ou des soirées afterwork avec tous les membres du coworking et quelques invités. Ce n’est pas seulement des moments agréables, c’est une importante création d’opportunités commerciales», ajoute Andreas Schollin-Borg.
Multinationales emballées
Deux grandes multinationales ayant leur siège dans la région lausannoise ont déjà manifesté leur intérêt. Les départements RH de ces entreprises cherchent régulièrement des moyens de dynamiser, motiver et rafraîchir l’esprit de certains de leurs collaborateurs voire de leurs cadres internationaux. Les immerger dans une zone de startups répond donc tout à fait à cette problématique. «Nous pensons même créer une gigantesque salle blanche, notamment pour ces clients. Il faut imaginer un lieu de conférence sur lequel on peut se mettre à écrire sur les murs et faire naître une idée en groupe, dans un environnement hyper créatif et innovant», s’embrase Andreas Schollin-Borg. Quant aux petites entreprises qui travailleront à côté d’employés des plus grandes entreprises du Continent, elles ont naturellement beaucoup à y gagner.
Une révolution en marche
Reste maintenant à attendre ce printemps pour passer de la théorie enthousiasmée de ces entrepreneurs à la pratique du marché lausannois. Cela dit, il se pourrait bien que cette révolution du travail imprègne fortement la ville. À terme, certains experts imaginent même que les travailleurs se regrouperont davantage par zone géographique ou par tâche que par entreprise ou par hiérarchie. C’est le cas d’Amsterdam où le coworking s’est développé très rapidement ces cinq dernières années. Il aurait même, selon la Municipalité, réduit les embouteillages de 20% entre 2009 et 2013.