La Ville s’en prend aux harceleurs de rue

SÉCURITÉ PUBLIQUE • La Ville entend lutter contre le harcèlement de rue. Avec ses partenaires publics, parapublics et privés, elle entend prendre quatre ensembles de mesures ciblées afin d’assurer la sécurité publique.

  • La Ville veut en finir avec le harcèlement de rue. dr

    La Ville veut en finir avec le harcèlement de rue. dr

C’est l’interpellation lancée en janvier 2016 par la conseillère communale Léonore Porchet qui a mis le feu aux poudres. Elle a été suivie d’une enquête exploratoire publiée quelques mois plus tard qui démontrait clairement que les jeunes femmes étaient particulièrement touchées par le harcèlement de rue en ville de Lausanne. La Municipalité s’était alors engagée à lutter contre ce phénomène: un groupe de réflexion, composé de spécialistes de la prévention, des milieux festifs, de la mobilité et des espaces publics avait alors été créé afin de proposer des mesures concrètes.

Dans le rapport-préavis qu’elle vient de déposer, la Municipalité propose ainsi une stratégie pour améliorer la qualité de vie et la convivialité des espaces publics lausannois pour toutes et tous. Ce rapport-préavis livre un état des lieux de la lutte en matière de harcèlement de rue et des actions déjà mises en œuvre par la Ville et ses partenaires. Il propose également quatre ensembles de mesures pour mieux lutter contre ce phénomène.

Former tous les acteurs

Le premier concerne la formation des acteurs de la sécurité, au sens large du terme. Pour favoriser une appréhension commune de la lutte contre le harcèlement de rue et une prise en charge optimale des victimes, une formation de l’entier du Corps de Police sera ainsi mise en place à partir de 2018. «C’est l’Observatoire de la sécurité, avec des policiers professionnels, ceux et celles qui, notamment, appartiennent à la brigade des mœurs ainsi que des non-policiers appartenant au monde de la justice et du secteur social», tient à préciser Pierre-Antoine Hildbrand, le municipal en charge de la Police.

Les principaux éléments de cette formation pourront ensuite être transposés, «avec des adaptations liées aux retours d’expérience et aux compléments spécifiques des professionnels contactés», avant d’être transmis à d’autres acteurs de la sécurité, tels que le personnel des tl, les agents de sécurité et le personnel de bar des établissements.

Eduquer sur les bancs d’école

Sur le plus long terme, la Police municipale va renforcer ses activités dans les écoles lausannoises, au niveau de l’école obligatoire, dès la rentrée scolaire 2020, contribuant ainsi auprès des jeunes à promouvoir le respect et à lutter contre les différentes formes de harcèlement. Une démarche par trop tardive? «Avant de lancer l’opération au niveau des écoles, il est nécessaire d’avoir des retours liés aux expériences des professionnels spécifiques qui seront partie intégrante de ce processus. Cela demande un peu de temps!» poursuit Pierre-Antoine Hildbrand.

En outre, le suivi du phénomène sera développé sur la base des informations recueillies par la Police municipale et par les Correspondants de nuit à l’aide, notamment, de l’application Aedilis, une application à laquelle tous les policiers pourront se connecter lorsqu’ils sont sur le terrain et qui permet de pouvoir prendre note, géolocaliser et documenter une incivilité constatée dans les rues lausannoises. En tous temps et de façon uniformisée, mais aussi par le biais des signalements effectués par des victimes.

Ainsi, un formulaire de signalement en ligne sera mis à disposition sur le site Internet de la Ville dans le courant de l’année 2018. Offrant un espace permettant de signaler également aux autorités les manifestations non pénales du harcèlement de rue, il contiendra des rubriques permettant de caractériser le type d’actes et leurs circonstances. En retour, la victime recevra des indications sur les ressources disponibles, pour faire valoir ses droits et obtenir de l’aide.