CONTRE • Le 11 mars 2007, Michaël Buffat est élu député au Grand Conseil vaudois où il sera chef de groupe UDC. En 2015, il est élu au Conseil national. Outre son appartenance à l’UDC, Michaël Buffat est par ailleurs membre de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre.
Vous n’êtes pas favorable à la naturalisation facilitée. Pour quels arguments principaux?
La situation actuelle fonctionne bien et permet de traiter la demande proche des citoyens, c’est-à-dire dans la commune et le canton. Il y a de fait un contrôle de la bonne intégration. Avec le projet soumis, la décision se déplace chez un fonctionnaire de Berne qui validera uniquement sur la base de formulaires sans même rencontrer la personne.
Vous reprochez le laxisme du projet de loi actuel. Il a pourtant été restreint par rapport à celui de 2004. La naturalisation automatique a par exemple été supprimée. Pas de quoi rassurer?
Non, il nous appartient de contrôler que la personne souhaitant se naturaliser remplisse les critères d’intégration à notre société. Avec ce projet, la gauche avance dans la tactique du salami et nous dirige vers un droit du sol à la française.
L’UDC communique par le biais d’affiches montrant une femme en burqa alors que les personnes concernées sont majoritairement originaire des pays méditerranéens ou des Balkans. N’y a-t-il pas tromperie – ou malhonnêteté – sur le véritable enjeu de ce scrutin?
Cette affiche symbolise le fait que des personnes seront naturalisées sans même avoir un contrôle de leur bonne intégration dans notre société. Aujourd’hui nous modifions notre constitution pas uniquement pour les cas du jour. La population concernée dans une vingtaine d’années ne sera plus la même qu’aujourd’hui.
Finalement quelle solution propose l’UDC à cette population qui est totalement intégrée et ne pose aucun problème majeur, ni en termes d’identité, ni de sécurité publique?
Cette population peut simplement passer par le système ordinaire de naturalisation et démontrer ainsi leur bonne intégration. Les personnes n’arrivant pas avec le système ordinaire n’ont pas à être naturalisées.