Une pétition contre le stationnement payant

COMMERCE • La multiplication du stationnement payant sur le territoire de la commune de Lausanne suscite la grogne. Les commerçants dénoncent notamment une politique d’obstruction et entendent réagir. Pétition dans l’air.

  •  Les panneaux arborent désormais les nouveaux horaires soumis à paiement. PK

    Les panneaux arborent désormais les nouveaux horaires soumis à paiement. PK

«Si on veut continuer à affaiblir le commerce au centre ville de Lausanne, on ne s’y prendrait pas autrement car cette mesure va incontestablement diminuer l’attractivité des commerces, en plus à un moment crucial où s’ouvre une période de grands travaux dans la ville». Vice président de la Société coopérative des commerçants lausannois, Guy Gaudard ne cache pas sa colère. L’objet de son mécontentement: la fin de la gratuité du stationnement automobile entre 12h30 et 13h30, décidée par la Municipalité qui va en plus rendre payante le dimanche la moitié des places du parking du Chalet-à-Gobet ainsi que celles de «longue durée» de la place Bellerive et du P+R d’Ouchy.

Evidemment, la démarche a suscité de nombreuses réactions. Le premier à avoir dégainé sur Facebook n’est autre que Gilles Meystre le président de GastroVaud, l’association faîtière des cafetiers et restaurateurs lausannois, qualifiant Lausanne, avec le sens de la formule qui le caractérise, de «Vache à lait City», à l’origine d’une mesure «pitoyable».

Repas renchéri de 6 francs

«C’est très simple, explique-t-il avec plus de recul. Rendre payant le stationnement entre midi et deux heures renchérit automatiquement le repas de 6 francs. La majorité rose-verte nous a habitués à tout faire pour décourager la circulation automobile. A droite, ajoute celui qui est aussi conseiller communal PLR, on a fini par s’y résoudre, car cela apporte une qualité de vie incontestable. Mais de là à supprimer la gratuité entre 12h30 et 13h30, c’est un pas qu’il ne faut vraiment pas franchir!»

La Municipalité, qui n’a fait qu’emboîter le pas à nombre d’autres villes suisses comme Genève, Bâle ou Zurich, se défend de toute velléité de porter préjudice à l’activité commerçante du centre-ville. Bien au contraire. «Le but de cette disposition est de favoriser la rotation des véhicules durant la tranche 12h-14h, souvent occupée par des personnes qui arrivent dans le courant de la matinée, et ceci dans un contexte où, on le sait, le nombre total de places disponibles est insuffisant», explique ainsi Denis Décosterd, responsable de la communication de la Ville .

En clair, il s’agit donc d’empêcher, sur les 1600 places concernées, l’occupation et la confiscation des lieux par des «voitures-ventouses». «C’est abracadabrant: favoriser l’attractivité du centre-ville en rendant le stationnement payant, il faudra m’expliquer», balaye, non sans ironie Guy Gaudard qui déplore en outre le manque de concertation préalable de la Municipalité. «Nous organisons régulièrement des groupes de travail avec les commerçants, aussi bien sur des problématiques générales que celles en lien avec la mobilité et les travaux, tempère Denis Décosterd. Mais la branche du commerce est très éclatée, sans aucune organisation faîtière qui regroupe l’ensemble des commerçants. Il n’est pas toujours facile de s’assurer que l’information arrive jusqu’à son destinataire».

«Franchement, il est temps que la ville ait une politique d’accompagnement des commerces et pas d’obstruction, déplore Guy Gaudard, qui ajoute: on va probablement réagir en lançant une pétition pour obtenir l’abrogation de cette mesure».