Perdre l’odorat quelques jours en raison d’un gros rhume ou d’une grosse crève, tout le monde a connu ça. Imaginez maintenant que cette perte soit permanente. Eh bien l’on peut dire que votre vie en sera bien moins agréable, voire même un peu plus dangereuse...
En Suisse environ 5% de la population souffrirait d’une perte olfactive complète, 15% d’une perte partielle appelée d’hyposmie. C’est dire si ce trouble méconnu est bien plus fréquent qu’on ne le pense.
Sans atteindre les conséquences bien plus dramatiques que peuvent engendrer une perte visuelle ou auditive, la perte olfactive n’est cependant pas anodine.
Invalidant
Car être privé de sa capacité à détecter, identifier, discriminer et mémoriser les odeurs peut en effet être très invalidant. D’abord en termes de qualité de vie, tant de nos émotions mais aussi notre nutrition, passent par les odeurs, mais aussi parce que l’olfaction participe du système d’alerte de notre organisme.
Ce sont en effet les récepteurs situés dans notre nez qui permettent d’identifier les différents irritants et potentiellement dangereux qui nous entourent, gaz, fumée, produits toxiques etc., et qui permettent de détecter précocement aussi bien un incendie qu’un aliment impropre à la consommation.
Plusieurs causes peuvent expliquer une perte partielle ou totale de l’olfaction, en tenant compte du fait que comme tous nos autres sens, les problèmes d’odorat sont plus fréquents avec l’âge. Selon certaines études, 25% des personnes âgées de plus de 70 ans et 39% des plus de 80 ans, présenteraient ainsi une hyposmie.
Nombreuses maladies en cause
Et puis, il y a évidemment les maladies qui, elles aussi, peuvent entraîner une perte olfactive. Certaines vont ainsi empêcher les odeurs d’entrer en contact avec les récepteurs situés à l’intérieur du nez: présence de polypes, anatomie particulière suite à un accident ou un cancer etc.
D’autres affectent le système qui transforme les odeurs en information nerveuse pour le cerveau. Le tristement célèbre Covid-19 en est exemple, à l’instar d’autres maladies infectieuses, ainsi que des déficits en certaines vitamines.
Maladies neuro-dégénératives
Enfin, une association entre perte olfactive et certaines maladies neuro-dégénératives comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou la démence à corps de Lewy a été démontrée. Même si les mécanismes en cause ne sont pas encore clairement élucidés, cette perte serait même un signal précoce d’apparition de ces maladies, parfois des années avant l’apparition des symptômes cognitifs.
Reste qu’en l’état actuel de la recherche, aucun dépistage de la perte olfactive n’est préconisé en vue de leur diagnostic précoce.
Avec la collaboration de
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