Affaire Dittli, le bal des faux-culs

AFFAIRE DITTLI • L’expert mandaté pour juger de la domiciliation fiscale de Valérie Dittli l’a absoute de tout péché. Au grand dam de ceux qui voulaient la voir brûler vive sur le bûcher de l’infamie.

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Le jugement est sans appel: Valérie Dittli n'a pas fauté avec ses impôts. C’est l'avocat fiscaliste Daniel Schafer, expert indépendant engagé par le Canton de Vaud pour se pencher sur la situation fiscale de la conseillère d'Etat, qui le dit. Au terme de ses investigations, il a ainsi estimé que celle qui avait été engagée par l’Université de Lausanne en 2016 avait respecté la loi en conservant son domicile principal à Zoug jusqu'en 2022. Elle a donc agi «dans les règles légales et jurisprudentielles», étant «en position de bénéficier en toute légitimité de la pratique établie s'agissant de jeunes célibataires de moins de 30 ans.»

La ministre des Finances était dans la tourmente depuis le 3 mars dernier, date à laquelle la RTS avait révélé qu’elle n’avait encore jamais été taxée dans le canton de Vaud. Suspicions de fraude, voire de tourisme fiscal, faute au regard de son implication professionnelle et politique dans le canton, l’affaire a provoqué un emballement médiatique incontrôlé et un branle-bas de combat politique.

Avec des pseudo-révélations quasi quotidiennes tournant à l’acharnement et une guerre de tranchées gauche-droite sur les travées du Grand Conseil comme sur les réseaux sociaux. L’affaire Dittli a pris des allures de Watergate local.

L’affaire Dreifuss

Aujourd’hui, si on peut considérer qu’elle a commis quelques maladresses, notamment en termes de communication, elle avait donc le droit, comme étudiante, d’avoir un domicile fiscal «chez ses parents» et un domicile secondaire à Lausanne. Fin de la partie? Non! Les plus acharnés dans cette affaire, les formations de gauche qui n’ont sans doute pas encore digéré la perte du siège de Cesla Amarelle, en remettent une couche.

Comme les jeunes socialistes qui estiment que «l’expertise ne dit rien sur la déontologie politique» et que «les électeurs ont été trompés». Ils oublient vite qu’à l’époque de l’élection de Ruth Dreifuss au Conseil fédéral les papiers de cette dernière avaient été déposés depuis son domicile bernois à Genève à la toute dernière minute. La droite avait alors, c’est vrai, parlé d'«acte totalitaire». Comme quoi, en politique, le bal des faux-culs ne connaît pas de frontières.