Au collège de Béthusy, des objets égarés

ART EN VILLE • Avec son art subtilement intégré à l’architecture et l’environnement, Daniel Schlaepfer, né à Lausanne en 1954, est l’auteur des «Objets égarés», perdus aux abords des salles de sport du collège de Béthusy.

Si Lausanne est une ville d’art, c’est parce que l’art est en ville. Le site internet Art en Ville, proposé par le Fonds des arts plastiques de la ville, répertorie toutes les œuvres depuis la première commande publique en 1934, la Baigneuse du sculpteur Milo Martin, jusqu’à aujourd’hui. Difficile de choisir la plus intéressante: attardons-nous cependant sur un artiste.
Daniel Schlaepfer, né à Lausanne en 1954, propose un art subtilement intégré à l’architecture et à l’environnement. Il est notamment l’auteur d’une mise en lumière de la gare CFF intitulée Diorama en 2018, mais aussi d’œuvres permanentes comme l’Arbre à l’envers (2002) dans le parking souterrain du Flon ou encore les Objets égarés (2014), aux abords des salles de sport du collège de Béthusy. Comme le dit l’artiste sur son site, il s’agit d’une «trentaine d’objets qui auraient pu être égarés par les utilisateurs des lieux, tels une trottinette, un vélo, une trompette, un microscope ou des billes. Ils sont figés dans le sol, émergeant du béton de manière insolite, comme des traces archéologiques. Difficilement identifiables au premier coup d’œil, ils apparaissent en tant que vestiges étranges dont on peut déceler la silhouette, la fonction et imaginer l’histoire. Leur disposition inhabituelle instaure un jeu de découverte et nous amène à nous interroger: quelles histoires imaginera-t-on demain en découvrant ces vestiges de notre temps?»
Pavés en béton
Cette œuvre n’est pas sans rappeler un des lieux les plus connus de la «Lausanne insolite», un des 142’430 pavés en béton qui recouvrent la place de la Riponne dans lequel est incrustée une pince universelle métallique. Il n’est pas si difficile à trouver: lorsque vous regardez le palais de Rumine, ce pavé est derrière un grand bac à fleurs. Le mystère de son origine est toujours aussi épais depuis sa découverte en 1973, et même la publication, en 2011, d’un recueil d’enquêtes et de réflexions poétiques, La pince du pavé, aux Éditions-Limitées, n’a pas réussi à le dissiper.

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.