Coup de gueule: Géographie massacrée

  • La Suisse vue du ciel-  NASA Goddard Photo and Video

    La Suisse vue du ciel- NASA Goddard Photo and Video

«La géographie, discipline asséchée par les technocrates scolaires». Bonheur, mardi 8 octobre, de lire dans le Temps ce papier signé Denis de Meuron. Car il y a un réel problème avec ce qu'est devenu aujourd'hui l'enseignement de cette branche majeure, qui nous ouvre tellement au monde lorsqu'on tombe sur un professeur (il y en a encore, Dieu merci) sachant conjuguer plaisir et rigueur, compétence et séduction, bref un initiateur plutôt qu'un pédago technocrate.

Il ne s'agit pas ici de parler de l'ensemble des professeurs de géographie. Mais il faut bien dire que certains d'entre eux, formatés par une matrice universitaire rigide comme un corset, ont fait de cette discipline magnifique un monceau d'ennui, si ce n'est de propagande. La part hallucinante accordée au climat, pour d'évidentes raisons de credo politique et de croisade Verte, la disparition de la géographie politique, avec les bonnes vieilles cartes, la bonne vieille hydrographie, les bonnes vieilles capitales, au profit d'approches beaucoup trop sectorielles, tout cela massacre le désir de s'engager davantage dans cette branche.

Certains profs voudraient enseigner à des enfants, ou des adolescents, comme à l'Université, sur échantillons plutôt que sur vision globale. Pour l'immense majorité des élèves, ça ne marche pas. Sortez-leur une carte, leur intérêt ressuscite. Mais cela n'entre plus, hélas, dans la vision de leurs maîtres. Parce que les cartes, ça date d'avant 68, c'est caduc et vieillot.