Le constat que l’Office fédéral des routes vient de rendre public est sans appel: au premier semestre de l’année 2015, la route a tué 7 personnes de moins qu’à la même période l’an passé, soit 109 décès au lieu des 116 enregistrés au cours des 6 premiers mois de 2014. Mieux encore, on compte même 350 blessés graves de moins. C’est dire si en termes de sécurité routière, les progrès sont notables et encourageants.
Au crédit de ces résultats, il y a bien sûr Via Sicura, ce programme de prévention mis en route par la Confédération en 2013, et qui, incontestablement, contribue aux bons chiffres obtenus, même si la tendance baissière observée date d’il y a bien plus longtemps. Seulement voilà: à toute réforme, même réussie, ses gagnants, et ses perdants. Dans ce cas précis, il s’agit bien des contrevenants occasionnels aux règles de la circulation routière, qui se retrouvent quasi-criminalisés par des peines de prison systématiques, normalement destinées aux irréductibles chauffards professionnels à qui rien ne vient faire entendre raison. C’est le défaut de Via Sicura: mettre tout le monde dans le même panier.
Afin de restituer aux juges leur pouvoir d’appréciation et de n’infliger des peines de prison que dans les cas où elles s’imposent, des Romands, bien plus sensibles à la question que leurs concitoyens alémaniques, viennent de lancer une initiative. Gageons qu’elle rencontrera plus qu’un succès d’estime (lire notre article).