La Tuilière, entre la SFL et l’UEFA...

FOOTBALL • Prévu dans le cadre du projet Métamorphose, le futur stade de la Tuilière devra concilier les exigences de la Swiss Football League et celles de l’UEFA. Un vrai casse-tête.

  • Le futur stade de la Tuilière. Image de synthèse. DR

    Le futur stade de la Tuilière. Image de synthèse. DR

Dans le cadre du projet Métamorphose, la Municipalité adoptait en mars dernier deux préavis qu’elle a transmis au Conseil communal. Le premier d’entre eux portait sur le plan partiel d’affectation (PPA) «Tuilière Sud» relatif entre autres, au futur stade de football.

Fort de 12’000 places et destiné à accueillir le Lausanne Sport, ce stade représente également un casse-tête pour les responsables du projet Métamorphose. Et pour cause: la future arène devra répondre conjointement aux exigences techniques formulées par la Swiss Football League (SFL) et à celles de l’UEFA, l’Union européenne des associations de football qui ont chacune leurs propres catalogues.

Alors bien sûr, les exigences sont dans l’ensemble similaires, si ce n’est identiques. «Globalement, il y a peu de différences entre les spécifications techniques de la SFL et de l’UEFA», confirme ainsi Patrick Minet, le directeur ad interim du projet Métamorphose.

Mais le diable se cache dans les détails, au point d’ailleurs qu’à Métamorphose, on a consacré un exercice complet à cette question de compatibilité. Ces détails résultent en réalité de la différence de dimensions entre les deux associations. L’UEFA gère en effet une compétition aux enjeux financiers incomparables impliquant... une qualité et une sécurité des retransmissions télévisées, sans compter la possibilité d’accueillir des médias en grand nombre. L’éclairage par exemple, doit ainsi être de qualité irréprochable et surtout garanti par un système de secours en cas de panne électrique.

Une exigence qui, à la Tuilère, et après pesée des coûts, sera respectée en renonçant à la mise en place de générateurs de secours dans le stade, au profit d’une location, lors de matchs UEFA, de blocs électrogènes appelés à être retirés par la suite.

Places debout, places assises

L’autre impératif est celui de la sécurité physique des spectateurs. Depuis le drame de Heysel en Belgique en 1985, l’UEFA interdit par exemple les places debout. La SFL accepte quant à elle ces places pour les stades de catégorie A et A+, «uniquement dans les tribunes latérales», ce qui implique un dispositif de convertibilité pour le futur stade de la Tuilière.

Et ce n’est pas fini, tant les différences représentent un véritable inventaire à la Prévert: la surface de l’infirmerie doit être d’au moins 15 m² pour la SFL, 20m² pour l’UEFA qui exige en outre, pour les invités, la construction d’au moins 10 loges VIP et 100 sièges «business», situés au milieu de la tribune, avec une bonne vue sur le terrain.

«Certaines contraintes techniques, comme le chauffage au sol de la pelouse, ou la nécessité de garantir une alimentation électrique de secours, peuvent être plus exigeantes que d’autres mais, au final, nous arrivons à respecter toutes les contraintes de l’UEFA», conclut Patrick Minet.