Le PLR désavoue Olivier Français

COMMERCES &TRAVAUX • Pour aider les petits commerces qui souffrent des travaux qui parsèment la ville, le PLR Guy Gaudard, soutenu par tous les élus de son parti, propose la création d’un «Fonds d’aide aux aux commerçants.» Proposition acceptée par le Conseil communal, mais Olivier Français y est opposé.

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Lausanne Cités: Votre proposition n’avait que peu de chance de passer la rampe du Conseil communal. Finalement, vous l’avez emporté à «l’arraché». Comment expliquez-vous cette victoire?

Guy Gaudard: Dans le droit privé, ce type d’indemnisation pour des torts causés à des tiers, par des voisins, une gérance voire un propriétaire, lors de travaux existe. Il n’y a dès lors aucune raison que ce ne soit pas appliqué dans le droit public. D’autre part, le nombre de chantiers publics permanents a sensibilisé les membres du Conseil, puisque 2/3 n’ont pas refusé de renvoyer le postulat à la Municipalité. Preuve en est que le bon sens y est bien représenté.

Comment ce fonds devrait-il fonctionner? En donnant simplement de l’argent aux commerçants lésés par les travaux?

Non. Mais avec des mesures d’accompagnement avant le début des travaux, visant en priorité l’approche sociale des commerces qui pourraient se voir obliger de licencier. On leur apporterait une aide temporaire au loyer, au paiement des charges sociales, un élargissement des heures d’ouverture, voire l’utilisation du droit au chômage technique... La Municipalité, de par sa composition sera certainement imaginative et propositionnelle dans sa réponse.

Certes mais, paradoxe, votre représentant, le Municipal Olivier Français, est totalement opposé au principe d’une indemnisation ou d’une aide...

Je suis effectivement surpris de ce «circulez il n’y a rien à voir», alors même qu’aucun membre du PLR présent lors du vote n’a refusé le renvoi de mon initiative à la Municipalité. C’est troublant... La multiplication des travaux publics en Ville de Lausanne amène un mécontentement des commerçants, des clients et des riverains. Par ce postulat, la Ville peut anticiper les réactions de mauvaise humeur qui vont surgir. La Municipalité est composée de 7 magistrats, j’ai donc bon espoir.

Olivier Français n’a-t-il tout de même pas un peu raison en disant que «les travaux d’intérêts publics se font dans l’intérêt de tous» ?

Le commerce de proximité se fait également dans l’intérêt de tous. Il apporte un lien social au quartier, crée de l’emploi, est formateur d’apprentis et surtout contribue par ses impôts à financer une partie des travaux. Au même titre, le personnel qui y est employé est également contributeur fiscal.

Aujourd’hui, estimez-vous que les travaux réalisés entravent l’activité économique des quartiers concernés?

Clairement oui. La démonstration de ce qui se passe à la Sallaz et se prolonge à Chailly est significative. Les délais d’exécution sont trop longs et péjorent à certains endroits l’activité commerciale et artisanale. Il est difficile d’imaginer qu’à Chailly, il faille 2 ans pour remodeler 1 km de chaussée et remplacer une partie des conduites en sous-sol, sous prétexte qu’il y a de la molasse.

Si la Municipalité devait«botter en touche», imaginez-vous d’autres actions sur le plan politique… ou autre?

Le bon sens l’emportera au-delà des clivages.