L’eau pas saine? Olivier Français s’insurge

SANTÉ PUBLIQUE • Des centaines de Lausannois se sont réunis sur les réseaux sociaux afin de demander une eau plus saine dans leur ville. Un mouvement qui agace Olivier Français dont les services se revendiquent à la pointe dans ce domaine.

  •  L’ancienne STEP sera remplacée par une nouvelle construction. PHOTOMONTAGE

    L’ancienne STEP sera remplacée par une nouvelle construction. PHOTOMONTAGE

«Nous ne voulons pas critiquer à tous prix la Municipalité, mais je m’inquiète de pouvoir donner l’eau la plus saine à mes enfants. Je vois que celle de Genève contient moins de micropolluants et que Zurich a réussi à éliminer totalement le chlore», explique l’un des citoyens à l’origine de ce mouvement, par ailleurs engagé au sein des Vert’libéraux. Sur les réseaux sociaux, ses interrogations ont d’ailleurs trouvé un écho si conséquent que diverses rencontres sont désormais prévues. Leur but? Expliquer, entre autres, les dangers potentiels du chlore ou des micropolluants et faire pression sur la Ville.

Manœuvre politique?

Une prise de position qui agace Olivier Français, municipal en charge des Travaux, qui y voit d’abord une manœuvre politique: «C’est irresponsable, en période électorale, de critiquer sans base scientifique le travail que nous menons depuis des années pour l’eau. Les Vert’libéraux semblent ignorer que nous avons toujours été extrêmement précautionneux et que nous effectuons des investissements conséquents!»

Explications à l’appui: la ville de Lausanne dispose de ressources en eau variées et ses installations de filtration ont effectivement divers niveaux d’efficacité de traitement des micropolluants. «On ne connaît pas encore bien l’effet de ces derniers. Les valeurs limites ont ainsi été fixées à des concentrations très faibles et les normes sont actuellement respectées», explique Sébastien Apothéloz, chef du service de l’eau.

Plus de chlore

Depuis que Zurich a totalement arrêté d’utiliser du chlore dans son réseau, la question pourrait se poser dans d’autres villes, comme à Lausanne. «Le chlore n’est pas dangereux en tant que tel, surtout dans les quantités infimes que nous utilisons. Il permet de désinfecter certaines sources et d’éviter des contaminations par des bactéries», précise Sébastien Apothéloz. Mais on sait désormais que le chlore peut, en entrant en interaction avec diverses substances, devenir néfaste. Ne faudrait-il pas essayer tout de même de l’éradiquer? «Une démarche est en cours pour limiter son utilisation, mais cela nécessite d’autres méthodes et des mesures de surveillance renforcées pour ne pas mettre en péril la qualité microbiologique de l’eau», conclut Sébastien Apothéloz.