Mais où Uber va-t-il s’arrêter?

TRANSPORTS • Alors que la société californienne vient d’annoncer une nouvelle baisse de tarifs à Lausanne et que les élus débattent toujours de la réponse légale à apporter, Uber semble continuer de tenir le couteau par le manche.

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    Mais où Uber va-t-il s’arrêter?

En abaissant brusquement ses prix de 15% depuis quelques jours, Uber entend accélérer encore davantage son développement lausannois. Cette baisse intervenant alors que les tarifs de ce service de voitures avec chauffeurs sont déjà largement en dessous de ceux de ses concurrents, les chauffeurs de taxi ont immédiatement crié au dumping. Un appel au secours qui n’a eu aucun effet.

Une victoire totale?

Peu avant, ces derniers avaient d’ailleurs tenté d’endiguer le phénomène en lançant une application mobile innovante permettant la réservation de courses collectives. Une initiative qui serait proche du flop total. Uber est-il donc en passe de gagner et d’éradiquer les taxis lausannois? «Les tarifs sont simplement adaptés à la réalité du marché. Un cercle vertueux se crée et permet d’augmenter le nombre de courses en conduisant des étudiants, par exemple, à bénéficier des différents services sur la plateforme. Il faut reconnaître que les tarifs des taxis suisses sont trop chers pour la plupart des citoyens. Le taxi est aujourd’hui un produit de luxe, réservé à une élite», justifie Steve Salom, le charismatique trentenaire qui dirige Uber en Suisse romande.

En off, l’équipe de la start-up devenue un géant du transport mondial possédé par Google, reconnaît tout de même qu’elle sent le vent tourner concernant la législation helvétique. Pour le moment, elle emploie des chauffeurs amateurs au sein de son service UberPOP et des chauffeurs professionnels reconnus sous sa bannière UberX. Mais, il est vraisemblable qu’elle sera un jour contrainte de n’employer que des chauffeurs dûment autorisés au transport commercial de personnes. A ce moment, si la masse d’utilisateurs est devenue suffisamment importante grâce à la baisse des prix et au bouche à oreille, tout indique que le service UberPool sera lancé.

Cet algorithme, actuellement testé dans des grandes villes européennes, détecte automatiquement quels utilisateurs pourraient monter dans les mêmes véhicules afin de diviser le prix de leurs courses par 2, 3 ou 4. Une offre qui empiéterait alors même sur les plates- bandes des transports publics.

Livraison de repas

Si la société américaine de transports arrive à propose des coûts si bas, c’est qu’elle est passée maître en optimisation du temps de travail et des trajets de ses employés. Ainsi, dans certains pays, elle propose même de livrer des repas à domicile depuis une sélection de restaurants. Une offre qui, là encore, ferait une concurrence directe à des acteurs locaux. Cela dit, à en croire Steve Salom, ces derniers ont encore un peu de répit devant eux: «Ce service que nous expérimentons à l’étranger ne sera pas lancé à Lausanne dans un futur très proche.» Une chose est sûre, on est loin d’avoir fini d’entendre parler d’Uber et de ses chamboulements économiques.