Un guichet qui fait jaser

AVENUE D'ECHALLENS • L'EVAM (Établissement vaudois d'aide aux migrants) vient d'ouvrir un nouveau guichet d'accueil au numéro 64 de l'avenue d'Echallens. Appelée à venir en aide aux demandeurs déboutés, cette structure suscite déjà de nombreuses critiques dans le quartier.

  • Une nouvelle antenne de l'EVAM qui suscite la grogne.

    Une nouvelle antenne de l'EVAM qui suscite la grogne.

«Le quartier est déjà suffisamment métissé, lâche Pierre (*), un retraité qui vit depuis de nombreuses années à l'avenue d'Echallens. On n'avait vraiment pas besoin de ça!» Ça? Une structure d'accueil, ou plus exactement un guichet pour les demandeurs d'asile dont les demandes ont été rejetées, qui a ouvert ses portes depuis quelques jours seulement au numéro 64 de ladite avenue, en lieu et place d'un magasin spécialisé dans l'audiovisuel qui a dû mettre la clé sous le paillasson.

Attroupements

Depuis le mardi de Pâques, ce guichet contrôlé par l'EVAM est appelé à simplifier le traitement administratif de l'aide d'urgence, mais les va et vient, comme les attroupements, qu''il génère, suscite la grogne des nombreux habitants et de certains commerçants.«Il y a déjà des Roms qui viennent mendier devant nos devantures, déplore ainsi l'un d'entre eux qui souhaite témoigner anonymement. Voilà maintenant qu'on nous met des demandeurs d'asile refoulés. Je n'ai rien contre eux, mais ils viennent en famille, envahissent le trottoir avec femmes, enfants et poussettes dans l'attente d'être reçus et font fuir mes clients.» Autre récrimination entendue ça et là, mais totalement invérifiable: des dealers, souvent aperçus du côté de Chauderon et de l'avenue de France, se mêleraient à la foule des demandeurs refoulés.

Harmoniser centraliser

L'ouverture de ce guichet doit permettre un rapprochement géographique avec le Service de la population (SPOP) qui délivre les décisions d'octroi d'aide d'urgence. «Le traitement administratif de celles-ci se fait normalement dans l'une des quatre antennes de l'EVAM situées à Clarens, Lausanne, Renens et Yverdon ou, directement, dans les abris de protection civile, explique Sylvie Makela, l'une des responsables de la communication de l'EVAM. Or, ces conditions impliquent des coûts de transport et compliquent le trajet des bénéficiaires entre le SPOP, l'antenne EVAM et leur lieu de vie. Grâce à l'ouverture de cette nouvelle antenne, le parcours des personnes au bénéfice de l'aide d'urgence se trouve simplifié et le traitement administratif des prestations est plus homogène.»

Retour à la normale

Sylvie Makela comprend toutefois que l'ouverture de cette antenne puisse quelque peu bouleverser les habitudes des habitants du quartier. Mais elle tient à se montrer rassurante: «La mise en place de cette structure et la coordination qu'elle nécessite avec le SPOP nécessite un peu de temps, tient-elle à préciser. Cela a généré une affluence inhabituelle, mais on devrait assister à un ajustement au niveau du flux ces prochains jours et tout devrait rentrer dans l'ordre.» Plus généralement, elle tient également à souligner que ce type de guichet n'a jamais généré de troubles particuleirs, si ce n'est, à certains moments de la journée, un peu plus d'animation que de coutume dans les quartiers concernés. (*) nom connu de la rédaction