Un site pour dire non à la mort des villages

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE • La 4e révision du plan directeur cantonal liée à l’entrée en vigueur de la modification de la LAT (Loi sur l’aménagement du terriroire) continue de susciter des remous. Un site internet vient de voir le jour. Il entend donner la parole aux citoyens et fustige l’action gouvernementale.

  • Un site qui alerte sur les conséquences de l'application de la LAT. DR

    Un site qui alerte sur les conséquences de l'application de la LAT. DR

«Sans votre intervention, nos villages vont mourir!» Sur le site internet www.declick.ch, le ton est donné d’emblée. Créé par un groupe de «particuliers et entreprises, sans couleur politique, issus d’horizons socioculturels variés», ce tout nouveau site internet entend non seulement informer des conséquences des modalités d’application de la LAT souhaitées par le canton, qui risque d’aboutir à «la mort des villages», mais aussi donner la parole à la population qui, à l’aide d’un simple clic, peut s’engager à soutenir son action.

Un outil démocratique

«C’est avant tout un outil de démocratie directe», explique Emmanuel Poularas, fer de lance du site et du mouvement qui l’accompagne. «Au moment de voter, les gens ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas!» De fait, s’il propose aux citoyens de s’engager en «votant», il se montre aussi, et surtout, extrêmement critique à l’égard de l’action du Conseil d’État et estime qu’aujourd’hui, à travers la révision du Plan directeur cantonal telle qu’il la conçoit, quelque «244 communes subissent la confiscation de leurs droits à bâtir» et qu’une grande majorité d’entre elles ne pourront plus accueillir de nouveaux habitants jusqu’en 2030. Autrement dit, que cette révision génère des dangers en termes non seulement de logements «pour 75% des communes, qui n’auront plus le droit à loger de nouvelles familles», mais aussi d’emploi, «faute de logement dans les villages vaudois, familles et nouvelles entreprises devront s’installer ailleurs» et, in fine, de vie sociale, les communes se vidant de leur jeunesse. «Je ne cherche pas à avoir raison. Malheureusement, aujourd’hui, personne n’arrive à me prouver que j’ai tort», estime ainsi Emmanuel Poularas.

Modifier les règles

Ce qu’il demande aujourd’hui avec le groupe qui soutient cette action? Que le canton change les modalités de cette 4e révision en adoptant pour tous les villages un taux de croissance démographique de 1.6% applicable dès 2015 en lieu et place du taux de 1%, applicable depuis... 2008.

Lancé il y a une quinzaine de jour, il a déjà reçu l’appui de quelque 2300 citoyens qui s’ajoutent au nombre toujours plus grand de syndics vaudois qui, sans encore oser le dire ouvertement pour beaucoup, estiment que cette 4e révision du Plan directeur cantonal na va effectivement pas dans le bon sens. À suivre!