Votations: l’avis du politologue

  •  René Knüsel, politologue, professeur à l'Université de Lausanne. dr

    René Knüsel, politologue, professeur à l'Université de Lausanne. dr

MUNICIPALITÉ • Les résultats à la Municipalité de Lausanne démontrent une étonnante constance dans le vote du corps électoral. La copie rendue en 2016 ressemble fortement à celle de 2011. A quelques détails près, il est vrai. Les candidats socialistes précèdent les verts et le POP. Sur la gauche de l’échiquier le vote a été compact, même en faveur des deux nouveaux, vert et communiste. Près de 3 électeurs sur 5 plébiscitent cette forme de gouvernance. L’usure du pouvoir ne semble pas altérer les relations entre le citoyen et ses élus.

Certaines données avaient pourtant changé. Daniel Brélaz, Marc Vuilleumier et Olivier Français, qui ont marqué chacun à leur manière la politique de la ville, se retiraient. Dans ces conditions un recentrage aurait pu être pronostiqué. C’est la première surprise de cette élection. Malgré ou peut-être en raison de ces changements, alors que la participation est en nette hausse, la coalition des partis progressistes remporte haut la main les élections.

L’opposition PLR marque le pas; les scores réalisés sont tous en retrait, à l’image de celui de Mathieu Blanc qui perd du terrain par rapport à 2011. Le départ d’Olivier Français à Berne n’a pas été compensé. Les résultats de Claude-Alain Voiblet sont aussi moins bons comme ceux de l’UDC. Même si les candidats bourgeois gagnent des suffrages en raison de l’augmentation du taux de participation électorale, la proportion des électeurs qui les ont soutenus a régressé.

Un apparentement bourgeois n’aurait rien changé. Par contre, la représentation du centre au Conseil amènera assurément une nouvelle tonalité aux débats.

Avec cette large victoire, la majorité rose, verte, rouge peut viser la continuité de son action malgré le départ de quelques ténors. Pour des partis qui ont fait de la durabilité un slogan, c’est réussi !