Sur place ou à l’emporter, un même taux, svp!

  • Gilles Meystre, Directeur de Gastrovaud. DR

    Gilles Meystre, Directeur de Gastrovaud. DR

2.5% de TVA sur votre salade achetée dans un take away, 8% sur celle consommée dans un restaurant: tel est le régime actuel en matière de restauration… Des taux radicalement différents donc, pour un plat qui ne change pas. Soumise au vote le 28 septembre, l’initiative de GastroSuisse permettra de mettre fin à cette discrimination, qui pénalise consommateurs et restaurateurs.

Opposé à l’initiative, le Conseil fédéral manie à la perfection la technique de l’enfumage… D’abord, en prétendant que GastroSuisse souhaite ramener le taux des restaurants à celui du commerce de détail, soit de 8% à 2.5%. Or, il n’en est rien! Enfumage ensuite, puisque les pertes fiscales annoncées en cas de OUI ne correspondent qu’à l’option de l’abaissement du taux de 8% à 2.5%, mais non à d’autres options, que le Conseil fédéral s’est bien gardé de chiffrer…Enfumage enfin, parce qu’il ne s’agit pas d’augmenter le taux de 2.5% appliqué au commerce de détail, mais de définir un taux de branche médian, appliqué indistinctement à l’hôtellerie, à la restauration et aux take away.

Au-delà de ces questions de gros sous, l’initiative permet de s’interroger sur nos choix de société. A l’heure où les bistrots de quartier et les pintes villageoises ferment boutique, faut-il continuer de favoriser fiscalement les take-away qui, eux, se multiplient? D’un côté, un taux de 8%; de l’autre, 2.5%. D’un côté, nos traditions, un lien social, 9’000 apprentis formés, un label fait maison en gestation. De l’autre, de faibles engagements pour l’exploitant et… des barquettes et des sodas pour le client! On s’étonne d’ailleurs que la Confédération, via l’OFSP, déplore chaque année la croissance de la malbouffe, mais maintienne un taux de faveur pour ses principaux vecteurs... Cherchez l’erreur.

Pour l’ensemble de ces raisons, un OUI s’impose!