Martine Jaquet, treize ans au service du patrimoine

PARCOURS • C’est une femme discrète mais déterminée qui vient de prendre sa retraite, au premier août dernier. Durant treize années en effet, cette fonctionnaire a occupé les fonctions de Déléguée au patrimoine de la Ville de Lausanne. Un titre relativement flou, et qui cache mal l’étendue de son autorité, puisqu’avec ses collaborateurs, Martine Jaquet avait pour lourde tâche d’étudier pas moins de… 500 à 700 dossiers chaque année.

  • Préserver le patrimoine sans le figer, une mission délicate.

    Préserver le patrimoine sans le figer, une mission délicate.

Sa mission? Rédiger des préavis à l’intention de la Municipalité, chaque fois que des travaux – constructions, rénovations, démolitions - étaient prévus dans des immeubles et jardins recensés sur le territoire communal. «Les objets les plus importants du patrimoine sont ceux classés monuments historiques ou inscrits à l’inventaire et à ce titre relèvent du Canton, explique-t-elle. A notre niveau, ce sont surtout des immeubles du 19ème siècle dans des quartiers qui font l’identité de la ville comme l’avenue d’Echallens, le quartier sous-gare ou l’avenue de France».

Identité

Le gros mot est lâché. Car dès qu’il s’agit d’identité, les sensibilités sont à vifs, l’émotionnel prend souvent le dessus, et la moindre des décisions en ce qui concerne le patrimoine bâti doit être mûrement réfléchie et argumentée.

«Notre rôle est d’examiner dans quelle mesure le projet est compatible avec la préservation du patrimoine. Mais on va dans le sens d’une évolution de celui-ci, sans forcément chercher à le figer» explique-t-elle. Et d’ajouter: «C’est un équilibre délicat à obtenir car nous devons bien étudier chaque objet avant de rendre notre préavis.»

Treize années après sa prise de fonction, Martine Jaquet a fait valoir ses droits à la retraite. Car c’est en 2009, que cette Lausannoise, formée en lettres, histoire de l’art et géographie urbaine, choisit de poser sa candidature pour le poste ouvert à la Ville de Lausanne.

Ce dernier représente une occasion rêvée de recentrer toutes ses activités dans une seule activité, qui plus est centrée sur du concret, même si le job «passionnant» se révèlera «stressant et à flux tendu». Son meilleur souvenir de ces longues années au service du patrimoine lausannois? «Les rencontres avec le public pour l’accompagner dans le sens de la préservation du patrimoine. Car on apprend beaucoup, pas seulement des vieilles pierres, mais aussi des personnes qui y vivent».