Le paradoxe du digital, l'éditorial de Fabio Bonavita

L’actualité est parfois (souvent?) schizophrénique. En l’espace d’une semaine, tout le paradoxe du numérique vaudois a éclaté au grand jour.

Tout a commencé de la meilleure des manières avec la révélation de la bonne santé économique des startups. En 2021, les levées de fonds ont battu tous les records et les jeunes pousses du canton ont récolté plus de 604 millions de francs. La preuve, pour certains, que la culture digitale prend son envol sous nos latitudes. Et que l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) confirme son statut de poids lourd de l’innovation en attirant les investisseurs et les entrepreneurs.

Quelques jours plus tard, tout ce beau monde a été contraint de déchanter. Dans une autre haute école, l’Université de Lausanne, se tenait une conférence à l’occasion de la Journée de la protection des données. A l’heure où de nombreuses institutions et entreprises vaudoises sont la cible des pirates du monde entier, le tableau dressé par les préposés romands à la protection des données est inquiétant.

La responsable vaudoise, Cécile Kerboas, n’y est pas allée par quatre chemins en affirmant que les ressources financières font actuellement défaut pour accomplir toutes les tâches. En d’autres termes, les moyens mis en place par les autorités ne permettent pas de suivre l’évolution technologique. Pas de quoi rassurer les citoyens et les entreprises qui attendent un minimum de protection de leurs données. Si le Canton souhaite prendre le train en marche de la digitalisation de nos sociétés tout en assurant une cybersécurité optimale, il doit urgemment se réveiller. Faute de quoi, il restera définitivement en gare…