INSÉCURITÉ • La Municipalité vient de publier un rapport d’enquête sur le harcèlement de rue à Lausanne. Il fait suite à une interpellation déposée en janvier 2016 au Conseil communal. Mené aux mois de juin et de juillet derniers par l’observatoire de la sécurité en collaboration avec l’institut de recherche Idiap, affilié à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), il confirme que le phénomène est bien une réalité à Lausanne et qu’il génère un sentiment d’insécurité pour les femmes, en particulier pour les jeunes femmes.
Le harcèlement de rue désigne une forme de harcèlement qui se déroule dans les lieux publics, que ce soit les rues, les parcs, les transports publics ou encore les bars et discothèque. Le phénomène comprend notamment les regards insistants, les sifflements, les commentaires sur le physique ou la tenue vestimentaire, les frottements, les avances sexuelles et les attouchements. Subis souvent de manière répétée, ces comportements peuvent rendre les lieux publics inhospitaliers et désécurisants pour les personnes qui en sont victimes.
Les résultats de l’enquête exploratoire confirment donc qu’il est bien une réalité à Lausanne, bien qu’il ne soit que très rarement rapporté à la police. Conformément aux résultats des enquêtes européennes menées sur ce sujet, les jeunes femmes sont particulièrement touchées, puisque 72% des femmes âgées de 16 à 25 ans interrogées ont rapporté avoir été confrontées à au moins un épisode de harcèlement de rue à Lausanne lors des 12 derniers mois. Pour 50% des victimes, les épisodes de harcèlement se sont produits au moins une fois par mois. Commis le plus souvent par des groupes d’hommes jeunes, les épisodes de harcèlement de rue évoqués se sont produits généralement quand il faisait nuit. Les lieux de harcèlement les plus fréquemment cités sont les parcs ou la rue, suivis des bars, restaurants et discothèques, ainsi que la gare CFF.