Hausse de la taxe de séjour: GastroLausanne persiste et signe

HÔTELLERIE • Alors que le sujet va bientôt être discuté devant le Conseil communal, Gastro Lausanne continue de contester l’augmentation de 78 % de la taxe de séjour pour les hôteliers en vue de renflouer Beaulieu. Elle craint que celle-ci ne fasse fuir les clients alors que la pandémie est loin d’être terminée et plonge les hôteliers dans un profond marasme.

  • Pour une famille de 4 personnes, le total des taxes passerait de 24.80 à 50 francs. DR

    Pour une famille de 4 personnes, le total des taxes passerait de 24.80 à 50 francs. DR

«Cette modification augmentera de 78 % le prix de la taxe facturée par personne et par nuit. Elle se répercutera immédiatement sur le prix des chambres. Lausanne aurait ainsi la taxe de séjour la plus élevée des villes suisses et serait de très loin la plus élevée du bassin lémanique. Ce n’est pas acceptable!»

Des hôteliers à la peine

Susan Sax est en colère. La présidente de GastroLausanne, qui compte neuf hôtels parmi ses membres, refuse l’augmentation de la taxe de séjour de 78 % voulue par la Ville pour financer le centre de congrès de Beaulieu et du Swiss Tech Convention Center. A l’image du reste d’une grande partie des hôteliers lausannois.

Pour rappel: en septembre 2019, l’avancée de ce projet de modification de taxe avait été présentée par la Ville aux membres du Fonds Economique Région Lausanne, le FERL. Entamé en 2018, il prévoyait une telle augmentation pour les établissements hôteliers sis dans le périmètre du FERL, et cela dès le 1er janvier 2021. Alors que les hôteliers sont à la peine suite à la pandémie en cours et que les conseillers communaux lausannois doivent bientôt se prononcer sur ce préavis, GastroLausanne réitère aujourd’hui son opposition à la mise en place de l’augmentation de cette taxe.

Une mesure injuste

«Le contexte pandémique actuel met à mort les hôteliers et il est injuste de les accabler d’une telle augmentation», tempête celle qui est également à la tête de deux hôtels à Lausanne. «L’impact économique qui s’en suivra ne sera pas le même pour tous et nous devons garder en tête que les congrès et manifestations ne couvrent pas 365 nuitées par an et ne concernent pas le tourisme de loisirs.» Et de donner un exemple: «Pour une famille de 4 personnes qui passerait deux nuits dans un hôtel 3 étoiles, le total des taxes à payer atteindrait 50 francs au lieu de 24.80 francs actuellement. Le client ne comprendra pas ce montant, car il s’intéresse avant tout au prix final de son séjour.»

Autres arguments annoncés en faveur du refus de cette taxe: des sondages informels menés par des établissements membres de GastroLausanne auraient démontré que les tour-opérateurs, comme les cyclistes, changeraient de destination si elle devait être entérinée. Sans oublier aussi qu’au prix des taxes, doivent s’ajouter les frais de commissions des cartes de crédit et taux de change qui sont actuellement à la charge des hôteliers.

Une ouverture possible à terme

«Nous ne sommes pas fermés à des discussions afin de faire avancer cette question, mais nous ne pouvons pas accepter d’augmentation de taxe maintenant alors que nous sommes en train de lutter pour notre survie. Aujourd’hui, en ce qui concerne mes établissements, un délai de 3 à 5 ans est estimé pour rattraper nos chiffres. Chaque mois supplémentaire sans voyageurs repousse cette échéance encore plus loin.»

La faîtière et ses représentants souhaitent donc que les différentes personnalités qui voteront cette augmentation tiennent compte de cette réalité.