La Ville devient la risée de la planète

SILENT DISCOS • ll est des décisions qui marquent plus que d’autres. Pire, qui finissent par faire le buzz sur les réseaux sociaux et dans les médias. Pas seulement en Suisse. A travers toute la planète! Pour exemple, même le prestigieux journal Le Monde s’est emparé de l’affaire. L’affaire? La décision de la Police lausannoise du commerce d’interdire la tenue de silent discos, ces soirées dansantes en plein air où la musique est diffusée dans des casques sans fil!

Ce que voulait faire Olivier Meylan, le 12 juin et le 4 septembre prochains. Directeur du For Noise Festival, il organise ce type de manifestation depuis plusieurs années, notamment à Pully et à Montreux. Dans le cas présent, il souhaitait mettre sur pied deux soirées dansantes durant lesquelles la musique n’est diffusée que dans les casques des fêtards. L’idée: les laisser se déhancher en silence jusqu’à 5 h du matin sur le toit d’un bâtiment et sur une terrasse du Flon. Tout le monde semblait d’accord, dont la société Mobimo, propriétaire du quartier. Mais pas la Police lausannoise du commerce qui s’y est opposée! Explication fournie à 20 Minutes: «Depuis 2014, de nombreuses plaintes concernant les nuisances sonores provoquées par les animations musicales et autres manifestations se déroulant sur les terrasses d’établissements (...) ont été déposées.Lors de silent discos, le bruit provoqué par la clientèle n’est pas négligeable.»

Ce niet sous forme de boutade belge a été repris par de nombreux médias et a enflammé les réseaux sociaux. «Stupide», «Absurde», «La Suisse, la plus grande maison de retraite du monde», «Lausanne nouvelle Corée du Nord» et j’en passe... La Ville et sa Police du commerce sont devenus, en quelques jours, la risée de la planète, tant et si bien que Marc Vuilleumier a dû se fendre d’un communiqué à la veille du week-end dernier. Pour dire quoi? Que c’est faux! Que Lausanne n’a jamais interdit les «discos silencieuses» et que si elle n’a pas délivré d’autorisation pour la mise sur pied de ces deux événements, ce n’est pas en raison de leur nature, mais parce qu’elles «ne respectaient pas les règles appliquées à toutes les manifestations publiques». Une réaction qui n’a pas manqué, une nouvelle fois, d’alimenter la polémique autour d’un service souvent dénoncé par les commerçants du cru pour appliquer les règlements sans recul et de manière autoritaire.