Le quartier des Cèdres aura-t-il vue sur la jonction ?

CHAVANNES • Le comité Jonction Chavannes a lancé une pétition demandant à la Municipalité de s’opposer à la jonction autoroutière prévue sur le territoire communal. Les habitants craignent pour leur qualité de vie. Comme dans d’autres quartiers, notamment En Dorigny et Les Côtes de la Bourdonnette où des études du même type sont en cours.

  • Les habitants voisins de l’A1 craignent pour leur tranquillité. DR/PHOTOMONTAGE

    Les habitants voisins de l’A1 craignent pour leur tranquillité. DR/PHOTOMONTAGE

Depuis la semaine dernière, une pétition a commencé à circuler au sein de la population chavannoise. Son objet: l’opposition des habitants au projet de jonction autoroutière, qui sera mis à l’enquête publique dès le 9 novembre. Déjà évoquée dans le plan directeur de la région lausannoise depuis… 1986, cette jonction fait aujourd’hui partie du projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM.) Elle a pour but d’alléger le trafic de transit sur les routes secondaires de l’ouest lausannois, et en particulier de supprimer le goulet d’étranglement de Crissier. Pour cela, l’agrandissement de la jonction de Malley ainsi qu’une jonction à Ecublens sont aussi prévus.

Mais les Chavannois, et surtout les habitants voisins directs de l’A1, ne le voient pas de cet œil. Pour Philippe Schaaf Jeanloz, membre du comité à l’origine de la pétition, ce projet relève d’une absurdité, à l’encontre de la politique actuelle prônant la mobilité douce. Responsable de projet à l’Office fédéral des routes (OFROU), Laurent Blaser conteste: «Le but est de garder les automobilistes le plus longtemps possible sur les routes nationales, afin de soulager le réseau routier local. Cela signifie justement des nuisances en moins et le moyen d’augmenter le nombre de pistes cyclables et de permettre aux bus de se déplacer plus vite.»

Qu’attendent les pétitionnaires? Ni plus ni moins que la Municipalité s’oppose à la jonction et refuse de signer la Convention qui fixe la répartition des coûts et des engagements entre la Confédération et le Canton (qui n’est pas encore approuvée par ce dernier). Ils souhaitent attirer l’attention des autorités sur les conséquences de cette nouvelle jonction, notamment en ce qui concerne le niveau de particules fines relevé dans l’air. On constate en effet, grâce à un document de la Direction générale de l’environnement, que les valeurs limites préconisées en Suisse concernant l’émission de particules fines dues, notamment, au trafic automobile, ont été presque systématiquement dépassées aux points de mesure de Chavannes. Ce qui n’est toutefois pas exceptionnel en zone urbaine.

Population peu informée

Les membres du comité récoltent actuellement des signatures dans la rue afin «d’informer la population». Car beaucoup ignorent tout du projet, même si une séance publique a été donnée par l’OFROU le 4 octobre dernier, en vue de la mise à l’enquête. S’agissant d’un projet avant tout cantonal et fédéral, les autorités chavannoises ont été impliquées dans le projet à partir de 2014. La Municipalité d’alors avait soutenu le projet.

Début 2015, alors qu’elle était conseillère communale, Isabelle Schaaf-Jeanloz avait déjà déposé une interpellation à la Municipalité, afin de demander que la population soit régulièrement informée du projet. Elle y écrivait : «l’existence de cette jonction doit être portée à la connaissance des futurs habitants, notamment du quartier […] des Cèdres. Certains y verront un avantage, d’autres pas, mais que chacun puisse décider de s’établir à Chavannes en connaissance de cause.» D’autres quartiers sont à l’étude dans le périmètre de la future jonction: En Dorigny et Les Côtes de la Bourdonnette.