Les pleines nuits des «obsédés textuels»

ÉCRITURE(S) • Les «Dissidents de la pleine lune» célébreront ce lundi 19 décembre leurs six ans d’existence. Belle occasion de présenter ce café littéraire insolite et dissident.

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  • Sabine et Hélène Dormond, les cheffes de file du mouvement. GRABET

    Sabine et Hélène Dormond, les cheffes de file du mouvement. GRABET

Ces « obsédés textuels » se réunissent chaque soir de pleine lune dans un troquet lausannois pour un café littéraire pas comme les autres, et autour d’un bon repas. Et le 19 décembre, cela fera exactement six années que cela dure sans exception aucune! Là, ces écrivains confirmés ayant déjà été publié, amateurs ou même débutants, se lisent à tour de rôle à haute-voix la nouvelle de 3000 signes qu’ils ont longuement ciselée ou au contraire improvisé dans l’urgence autour du thème de préférence farfelu fixé le mois précédent à l’issu d’un savoureux brainstorming.

Des lectures touchantes

Le nom de cette quarantaine d’hommes et femmes amoureux des mots et des bons mots? Les «dissidents de la pleine lune».« Car nous sommes issus d’une scission avec un café littéraire plus ancien mais où chaque lecture se terminait dans un silence de mort», précise Sabine Dormond, l’une des trois fondatrices dissidentes et traductrice de métier.

Ici rien de tout cela. Bien au contraire! En ce mardi soir, au Cygne, chacune des treize lectures se termine par des applaudissements et des critiques constructives. Les nouveaux venus essuient toujours les plâtres. «C’est un peu leur bizutage et ensuite ils sont détendus pour le reste de la soirée», explique encore Sabine Dormond. Ce soir, le thème est: «Les yeux rouges». Et l’imaginaire de chacun l’empoigne à sa manière. Une telle l’insère dans une partie fine très arrosée. Un autre dans une soirée d’élection présidentielle américaine. Une troisième dans le monde de l’art. Le style est tantôt lyrique, tantôt poétique, tantôt familier, tantôt maladroit, mais touchant toujours car on y devine inévitablement un peu qui est son auteur.

Un stimulant

«Cet exercice de style nourrit ma créativité et stimule mon imaginaire, explique Christine Grobéty, correctrice à la retraire. Il m’oblige à sortir de ma zone de confort.» Denise Campiche, une vieille habituée, cuisinière de profession et également auteure d’un ouvrage érotique aux éditions Mon Village, ne manquerait pour rien au monde ces soirées, la poussant en avant tout en l’aidant à progresser au travers des commentaires des autres. Quant à Philippe Stringaro, le petit nouveau à l’accent chantant du sud-ouest, il a tout bonnement «découvert l’écriture via les Dissidents, un soir où le thème de la Politesse abusive était au programme».

«Tout ceux qui voudraient l’imiter sont les bienvenues», assènent Sabine et Hélène Dormond, les cheffes de file du mouvement. Leur prochaine soirée se déroulera le 19 décembre à la brasserie du cygne (Maupas 2) à 18h30. Le thème au menu de cette 72e soirée dissidente: «Bouille». Contrainte amusante: le texte est cette fois à écrire sans adjectif. A vos plumes!

Inscriptions et infos: sabine@recits.ch