Pourquoi avoir présenté ce programme de législature par thématiques et non par dicastères?
Notre volonté est de rendre le projet visible et compréhensible par tous, pas d’établir des listes avec des objectifs à atteindre. Et puis, lorsqu’on lit les thématiques, on comprend très bien à quels départements elles renvoient. Le but de ce document est de donner une vision claire des orientations municipales avec un horizon à 5 ans. Il est le fruit d’une journée entière consacrée à des débats et des échanges entre Municipaux.
La Municipalité est à majorité de gauche. Ce programme de législature traduit-il une vision «de gauche»?
Bien entendu. Mais nous avons eu à cœur que chaque membre de la Municipalité puisse y trouver son compte. Le travail a été fait collectivement, c’est donc le programme de la Municipalité dans son ensemble.
Avez-vous eu des désaccords?
Non, pas de désaccords, mais des besoins d’explications sur certains sujets. Le consensus a été simple à obtenir car ce programme visait d’abord à établir des principes généraux et nous n’y avons volontairement pas introduit de dimension opérationnelle qui établisse une hiérarchie des priorités. La suite relèvera du travail des Municipaux et des élus au Conseil communal.
Ce programme de législature s’étend sur un spectre très étendu de thématiques. N’est-il pas trop ambitieux pour une ville de 16’000 habitants?
Non, pas du tout, parce qu’il reflète la réalité des thématiques auxquelles sont confrontées toutes les Municipalités dans leur action quotidienne. C’est d’ailleurs pour bien montrer cela que le programme publié a été assorti d’une carte de la commune, ce qui n’avait jamais été fait jusque-là. Cela permet à la population de visualiser les problématiques sur l’ensemble du territoire.
N’y a-t-il pas un risque que la Municipalité se disperse avec un tel champ d’intervention?
Non, car il n’y a en réalité pas de grande nouveauté dans ce programme. Il s’agit de grands axes de politiques publiques déjà initiés, et qui doivent être désormais soit mis en œuvre, soit poursuivis.
À quelles difficultés risquerez-vous d’être confrontés dans l’application de ce programme?
Le respect des délais, car beaucoup de paramètres que nous ne maîtrisons pas entrent en jeu, et dont la quantité de ressources humaines dont nous disposons n’est pas le moindre.
En décembre dernier, le Conseil communal a revu à la baisse le plafond d’endettement pour les 5 ans à venir, de 195 à 160 millions. La Municipalité pourra-t-elle dans ces conditions financer son programme?
L’avenir le dira. Il s’agit d’un plafond pas d’une enveloppe financière. Chaque année nous évaluerons où en est notre plan de dépenses d’investissements pour voir si le plafond sera atteint ou pas. D’ici 1 ou 2 ans, j’aurai donc une idée très précise de là où nous en serons. À ce moment-là, nous réfléchirons à l’attitude à adopter.
Ce programme met très fortement l’accent sur le vivre-ensemble. Pourquoi?
À Morges il y a une très forte identité et en tant que collectivité on doit être attentif à ce que cette identité se renforce en tant que ville à 10 km de Lausanne mais en complémentarité avec celle-ci. La dimension de la pendularité doit aussi être prise en compte pour que Morges résiste au risque de devenir une «cité dortoir», ce qu’elle n’est pas pour l’instant.
Un autre aspect sur lequel l’accent a été mis est celui de l’économie. Pourquoi?
Un délégué à la promotion économique va en effet entrer en fonctions dans les prochains mois afin d’aider à l’ancrage des entreprises dans la région. En outre, je veux réviser les relations que l’on a avec le tissu commerçant morgien qui rencontre aujourd’hui beaucoup de difficultés. Un nouveau quartier va voir le jour autour de la gare et l’enjeu est de l’anticiper afin que les citoyens qui découvriront le nouveau visage de Morges n’oublient pas son centre historique et son tissu commerçant.