Sur Twitter, le CHUV ne répond plus

RÉSEAUX • L’hôpital cantonal ne communique plus via le réseau social X (ex-Twitter), en raison d’un contrôle insuffisant de la désinformation sur ce réseau. Pour légitime qu’elle soit, cette décision est néanmoins à double tranchant.

C’est par un tweet laconique que le CHUV a pris congé de ses quelque 
10 800 followers sur le réseau social X (ex-Twitter) le 6 décembre dernier. «En raison des dernières modifications des conditions d’utilisation, le CHUV a décidé de quitter le réseau social X» ont ainsi pu lire ceux qui suivaient l’actualité du plus grand hôpital vaudois sur ce réseau social qui décidément ne cesse de défrayer la chronique. «Nous avons cessé d’utiliser ce média en décembre, confirme Marie Nicollier, chargée des relations médias du CHUV. La décision est principalement due au fait que le contrôle de la désinformation est moins bon que lorsqu’il s’agissait de Twitter».
Outils supplémentaires
En tant que service public et hôpital cantonal «de renommée internationale», le CHUV a d’une manière générale recours aux réseaux sociaux dans l’objectif d’informer le grand public et toute personne intéressée par le domaine de la santé. «Les réseaux sociaux sont des outils de communication supplémentaires qui permettent au CHUV de transmettre plus facilement et de manière ciblée son actualité en complément à d’autres canaux institutionnels tels que le site chuv.ch ou le magazine In Vivo», ajoute la chargée de communication qui précise: «Il est important pour le CHUV de rencontrer le public là où il se trouve pour lui faire parvenir au mieux l'information, tout en tenant compte des considérations techniques et de format et des ressources internes pour alimenter de manière cohérente et régulière ces différentes pages et comptes».
Rencontrer le public là où il se trouve… Comment dans ce contexte expliquer que le CHUV quitte Twitter et ses 10 800 abonnés au moment même où d’autres institutions publiques, comme la Ville de Lausanne, le Canton de Vaud, les Hôpitaux universitaires de Genève ou la Revue médicale suisse, pour ne citer que ceux-là, continuent à avoir recours à X, sans pour l’instant avoir exprimé la moindre velléité d’y renoncer? «Je peux comprendre la démarche du CHUV car la désinformation médicale est massive sur X, avec très peu de modération puisqu’Elon Musk a licencié la quasi-totalité de ceux qui en avaient la responsabilité, réagit Stéphane Koch expert en réseaux sociaux. L’autre réalité dont il faut également tenir compte, et on l’a amplement vu durant la pandémie de covid, est le nombre très important de médecins et de membres du personnel soignant qui ont été menacés».
Champ libre…
Avant de nuancer: «En revanche, le revers de la médaille quand on se retire d’un tel réseau, c’est que justement, on y laisse le champ libre à une désinformation qui est particulièrement importante pour ce qui est du domaine médical. Ce n’est donc pas forcément une bonne chose qu’une institution publique de santé s’en retire, même si je conçois bien que l’équilibre est toujours difficile à trouver ».
Selon l’expert, la solution résiderait dans la création d’une plateforme transversale au niveau romand voire Suisse, à travers laquelle l’ensemble des acteurs de la santé, professionnels et autorités sanitaires se coordonneraient pour valider ou infirmer les informations médicales publiées sur les réseaux sociaux.

 

Présence sur de nombreux réseaux

Le CHUV est présent sur LinkedIn avec 70 000 followers, Facebook et Instagram et désormais sur Threads en remplacement de X, principalement pour diffuser des actualités liées aux activités de l'hôpital. Sur les pages Facebook et Instagram du CHUV sont diffusées des actualités, événements, rencontres et conférences ouvertes au public, ainsi qu'un aperçu de l'activité des spécialistes de tous métiers qui font vivre l'hôpital. Ces mêmes actualités sont aussi reprises en partie sur la page LinkedIn du CHUV qui met surtout en avant le CHUV comme premier employeur du Canton de Vaud avec ses 14 000 collaborateurs.
Ainsi, certains postes ouverts au CHUV sont partagés sur LinkedIn, mais aussi des articles sur la recherche et la formation.