«Ville et campagne, un malentendu»

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EQUILIBRE • Avec deux nouveaux membres, le Conseil fédéral ne comprend plus de représentants de grandes villes. L’avis de Grégoire Junod, syndic de Lausanne.

Lausanne Cités: Certains considèrent que l’absence d’un conseiller ou d’une conseillère fédérale issu-e d’une grande ville suisse est un déni de démocratie...

Grégoire Junod: On peut regretter l’absence de représentation des villes au sein du Conseil fédéral mais parler de déni de démocratie n’a aucun sens. Tant Elisabeth Baume-Schneider qu’Albert Röchti ont été élus on ne peut plus démocratiquement par les Chambres fédérales.

Pourquoi est-il important que les villes soient représentées au Conseil fédéral?

Deux tiers des Suisses vivent dans une agglomération. La Suisse urbaine est une réalité sociale, économique et culturelle. Il est donc important que les villes soient entendues. Mais il est tout aussi important d’avoir des élus qui tissent des ponts entre la ville et la campagne. On a parfois l’impression aujourd’hui de deux mondes qui ne se comprennent plus. Mais Elisabeth Baume-Schneider a beaucoup d’atouts pour ramener du dialogue et de la cohésion. L’écoute de la part du Conseil fédéral n’est pas qu’une question d’origine des élus mais aussi de personnalité.

Que faudrait-il faire pour que les préoccupations des citadins soient mieux entendues?

Arrêter de vouloir opposer les villes au reste du pays. Lorsque l’on construit le tram ou le métro M3, on bâtit une infrastructure qui profite à l’ensemble du canton. Idem lorsque Lausanne réalise le stade de la Tuilière ou finance l’essentiel de la nouvelle patinoire et la piscine olympique de Malley. Aujourd’hui en Suisse, la ville est une réalité même pour celles et ceux qui n’y vivent pas. On y travaille, on y sort, on y fait ses achats. Mieux écouter les villes et les agglomérations, c’est se donner les moyens de prendre les bonnes décisions pour l’avenir du pays.