La taxe au sac n’empêche pas Tridel de carburer

DECHETS • Malgré le succès de la taxe au sac, l’approvisionnement en déchets de l’usine d’incinération n’est pas remis en question.

  • L’usine de traitement des déchets Tridel, sur les hauts de Lausanne. dr

    L’usine de traitement des déchets Tridel, sur les hauts de Lausanne. dr

  •  L’usine de traitement des déchets Tridel, sur les hauts de Lausanne. dr

    L’usine de traitement des déchets Tridel, sur les hauts de Lausanne. dr

C’est un constat qu’un de nos fidèles lecteurs n’a pas manqué de faire. Le long de la route Abbaye-de-Montheron - Chalet-à-Gobet, s’accumulent régulièrement des réserves considérables de grumes, semble-t-il destinées à l’usage de l’usine d’incinération non loin de là.

Et de pointer l’horrible soupçon: «La taxe au sac, nous écrit-il, a présenté un aspect inattendu: la diminution de combustible destiné à l’approvisionnement de l’usine d’incinération et partant, de garantir les engagements de la Ville relatifs au chauffage à distance.»

Manque de combustible?

Résultat: pour assurer l’approvisionnement du chauffage à distance, l’usine se devrait de rechercher du combustible... ailleurs. Sauf que ce constat est faux, même s’il part d’une évidence: une année à peine après son introduction, en 2012, la taxe au sac générait une diminution de 40% du volume des ordures ménagères récoltées. Un taux considérable, illustrant à souhait l’efficacité du principe du «pollueur-payeur» tant voulu par la Confédération.

Seulement voilà: les 40% de déchets en moins on fait la plupart du temps, l’objet d’un tri... en amont. Ainsi, les passages en déchetteries ont explosé avec l’introduction de la taxe au sac, tandis que le recyclage du papier, du carton, du verre, et du compost ont également considérablement augmenté, jusqu’à 60% pour certains d’entre eux.

Ceci sans compter le fait que les déchets nés de l’activité industrielle et économique aboutissent également chez Tridel, l’usine d’incinération.

Baisse très relative

«La baisse effective des déchets qui arrivent chez nous est faible. Elle a été de 10% par exemple à la fin de l’année 2014», explique Stefan Nellen, le directeur de Tridel. Qui ajoute: «Le volume de déchets reçus par Tridel est même passé de 155’000 tonnes en 2014, à 166’000 tonnes en 2015».

L’activité économique explique donc ces chiffres, sans compter le fait que Tridel reçoit la moitié de ses déchets du reste du canton de Vaud.

Aucun risque donc que le chauffage à distance éprouve des difficultés à fonctionner faute de combustibles, ceci d’autant que son approvisionnement est multiple: déchets donc, mais aussi gaz et mazout.

«Les ordures représentent la première source d’énergie du chauffage à distance, conclut Stefan Nellen. Mais, lorsque celles-ci viennent à manquer, c’est le gaz qui prend le relais».