Supprimer l’éclairage la nuit: pas question!

ÉCLAIRAGE PUBLIC • Au lieu de procéder à une extinction totale des feux la nuit, comme le font de nombreuses villes en Europe, Lausanne choisit l’éclairage nocturne modulé. Test en cours à l’Avenue de Provence.

  •  Jouer sur la luminosité pour économiser de l'énergie. dr

    Jouer sur la luminosité pour économiser de l'énergie.

C’est un peu la tendance qui monte au sein de nombreuses villes européennes. Avec à la clé, des arguments de préservation de la qualité du sommeil, mais aussi d’économies d’énergie et d’impact écologique, qui justifient un choix pour le moins drastique: supprimer complètement l’éclairage public durant la nuit. Dernière cité en date à faire ce choix de l’extinction totale, la petite ville française de Saint-Julien-en-Genevois, tout près de la frontière genevoise.

Une autre option

Pour séduisante qu’elle soit, cette option ne séduit guère la Municipalité de Lausanne. «Il est éventuellement possible de supprimer totalement l’éclairage public dans des zones peu denses, mais il faut savoir que c’est en quelque sorte déléguer l’éclairage en question aux habitants et aux propriétaires», explique ainsi Jean-Yves Pidoux, le Municipal en charge des Services industriels. Et d’ajouter: «Dans des zones résidentielles et où il y a peu d’activités et de trafic nocturnes, des solutions d’éclairage enclenché par détection de présence sont envisageables. Toutefois, cette solution ne peut pas s’appliquer dans des zones d’activités, de forte densité et de fort trafic qui caractérisent les contextes urbains en règle générale.»

Résultat: la ville de Lausanne préfère miser sur une autre option, à l’instar d’ailleurs de celle adoptée par plusieurs cités romandes, et notamment à Genève: mettre en œuvre une politique de diminution de la luminosité. Ainsi, depuis cet hiver, un projet pilote de télégestion fonctionnant par courant porteur permet de paramétrer à distance les luminaires de l’Avenue de Provence, en fonction des différents temps de la nuit.

Un projet pilote

«Nous y avons mis en place une nouvelle installation qui se caractérise par une puissance électrique qui est divisée par deux, explique Jean-Yves Pidoux: même en éclairant à 100% la rue, on peut donc déjà diminuer la dépense d’énergie de 50%. En plus de cette modification des équipements, nous avons mis en place un éclairage régulé qui permet d’économiser 20% d’électricité aux heures «actives» de la nuit, et 40% durant les 4 heures les moins animées».

Ce dispositif devrait être affiné dans les mois à venir - une solution de transmission par radiofréquence (au lieu du courant porteur) sera testée - et pourrait aboutir à la création d’un réseau urbain à l’échelle de toute la ville où pourraient circuler toutes sortes de données multiservices.