Le ralentissement de la croissance de l'emploi s'est confirmé au premier trimestre 2012 dans le canton de Vaud. En rythme annuel, la progression du nombre de postes de travail du secondaire et du tertiaire se monte à 1700 unités pour un total de 335'700 emplois. Par rapport au printemps 2011, l'emploi a fait du surplace (+ 0,1%) dans le secteur tertiaire, indique Statistique Vaud. Le secteur de l'industrie et de la construction affiche, quant à lui, une légère progression de 2,3%. Globalement, le nombre de places vacantes s'inscrit en nette baisse (- 35%).Le durcissement de la conjoncture est confirmé par la volonté du géant Logitech, installé à Morges, de tailler dans ses effectifs. Il veut supprimer jusqu'à 45 emplois sur ses sites vaudois de Morges et Ecublens, sur un total de 279. Cette annonce fait suite à la restructuration globale qui affectera ses effectifs dans le monde entier. Pour mémoire, la simplification des structures doit permettre de réduire les charges de 80 millions de dollars (72,8 millions de francs) par an. En panne de croissance, Logitech a affiché une rentabilité en net repli à l'issue de l'exercice 2011/12, clos fin mars. Son bénéfice net a plongé de 44% à 71 millions de dollars.
Horizon bouché
Dans le même temps, La Poste supprimera 250 postes à plein temps d'ici à 2014 dans le domaine de la logistique de marchandises et de stockage. Le géant jaune affirme que cette diminution d'effectifs se fera dans la mesure du possible par le biais de départs naturels. Au cas où des licenciements se révélaient inévitables, un plan social a été négocié avec les syndicats. A n'en pas douter, la région de la Côte devrait être touchée par cette décision.Les petits emplois, principalement destinés aux jeunes, sont également dans l'œil du cyclone. La plate-forme Adosjob (www.adosjob.ch) a récemment manifesté son ras-le-bol en fermant son site l'espace de quelques jours. En effet, les offres d'emploi destinées à la jeunesse sont en chute libre depuis quelques mois. Son directeur, Camille-Angelo Aglione, rappelle les raisons d'une telle démarche: «Ce recul n'est pas anecdotique. Les petits jobs sont le reflet de la conjoncture et la première porte d'entrée pour un jeune sur le marché de l'emploi et la situation est très mauvaise depuis quelques mois, c'est inquiétant pour la conjoncture.»En outre, la fin du très controversé arrêté Bonny, consistant en l'octroi d'allègements fiscaux à des projets du secteur des services, risque fort de faire réfléchir à deux fois certaines sociétés internationales installées sur l'arc lémanique quant au maintien de leur succursale en terres vaudoises. Si la situation actuelle reste encore satisfaisante par rapport à nos voisins européens, elle ne tiendra que si ces derniers ne plongent pas. Un effondrement de la Grèce aurait pour conséquence inévitable, une récession européenne et aussi helvétique. Dans le canton de Vaud, comme ailleurs en Suisse, l'emploi peut à tout moment être pris par un «effet papillon» dévastateur. Et, actuellement, tous les voyants sont au rouge...