Révolution urbaine

A Lausanne, un collectif citoyen demande la multiplication des zones limitées à 30km/h pour le trafic routier entre 22 heures et 6 heures du matin (lire en page 5).

Cette idée, celle d’une ville où les automobilistes lèveraient enfin le pied, fait lentement, mais sûre- ment son chemin. Un peu partout en Europe, de nombreuses cités ont adopté, parfois au forceps, le concept de villes 30. La dérogation est devenue peu à peu la règle!

Selon les partisans de cette mesure, cette révolution urbaine permet non seulement de réduire les accidents, donc d’épargner des vies et des blessés, mais aussi d’améliorer la qualité de vie dans les zones résidentielles, notamment en termes de nuisances sonores, tout en diminuant la consommation de carburant.

Ses détracteurs prétendent pour leur part qu’étendre les zones 30 a pour effet de banaliser la réduction de la vitesse, qu’elle allonge les temps de déplacements et raccourcit le temps des loisirs. Enfin, qu’ en ralentissant le flux de la circulation, elle crée davantage de bouchons. Donc qu’au final, elle est plus pénalisante en termes d’émissions carbone.

En 2013, à Lausanne, par le biais d’une motion, la gauche entendait déjà généraliser les zones à 30 km/h à l’intérieur de la petite ceinture. Mais l’idée avait alors fait bondir la droite et plusieurs groupes d’intérêts, dont les milieux patronaux, le TCS ainsi que les commerçants lausannois.

Depuis, les mentalités ont évolué et la mesure proposée par le collectif ne s’appliquant qu’à un horaire nocturne, elle a toutes les chances d’être entérinée à terme. Au final sans véritable dommage pour les automobilistes, mais en préservant indéniablement la qualité de vie des riverains concernés.