Pour une autonomie rassurante, la bataille des batteries agite les constructeurs

TECHNOLOGIE • La question fuse dès qu’une personne s’approche d’une voiture électrique: jusqu'où peut-elle rouler avant la recharge? Les constructeurs cherchent des solutions.

  • BMW assemble les batteries à proximité des véhicules qui les abriteront. PHOTOS DR

    BMW assemble les batteries à proximité des véhicules qui les abriteront. PHOTOS DR

Aux Etats-Unis, la société Our Next Energy s’est penchée sur les habitudes des consommateurs. Ils veulent des SUV à sept places alors qu’ils sont quatre en famille, ils achètent des pick up juste au cas où ils devraient transporter quelque chose de volumineux et désirent des transmissions intégrales sophistiquées alors qu’ils ne quittent jamais le bitume. Ce n’est pas très différent en Europe, particulièrement en Suisse où le pouvoir d’achat incite à acquérir des véhicules imposants et puissants. Même chose pour l’autonomie: tout le monde en exige le maximum et n’en utilise qu’un minimum.

Solution à deux batteries

Le patron de Our Next Energy estime avoir trouvé une réponse. Elle consiste à assurer près de 1000 kilomètres d’autonomie, afin de correspondre à tous les besoins. Pour cela, il envisage la production de deux batteries différentes. Une idée que les cabinets d’analystes des solutions que les constructeurs pourraient adopter considèrent viable. Deux chimies, pour deux usages, afin de limiter le poids et le coût. Actuellement les matériaux nécessaires pour obtenir suffisamment de kilomètres sont le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt.

Un concentré pour une énergie de longue durée. Les difficultés: le nickel et le cobalt sont onéreux. L’extraction pose des problèmes d’environnement et géopolitiques, un tiers provient de Russie et de Chine. Plus des deux tiers du cobalt viennent de la République démocratique du Congo, où la sécurité laisse à désirer, sans parler de leur tolérance envers le travail des enfants.

Une capacité de plus de 800 kilomètres

Enfin, cette chimie est plus sensible qu’une autre aux incendies. Un essai avec BMW va en direction d’une batterie lithium fer phosphate comme base, moins concentrée, mais moins chère et plus durable. Elle offrirait les 250 premiers kilomètres. La société reste discrète sur la composition qu’elle voudrait exploiter dans la seconde batterie. Elle précise que le coût par kilowattheure serait autour de 50 $, contre 75 à 115 pour les autres solutions.

Son intervention serait plus rare, ce qui convient à sa durée de vie plus courte. En réalité, on peut s’attendre à ce que les consommateurs utilisent principalement la première tous les jours, la seconde n’opérant que pour des trajets exceptionnels. Le patron de Our Next Energy estime que cela ne se fera que quatre ou cinq fois par an. Au total, la capacité embarquée devrait dépasser les 800 kilomètres, pour atteindre le seuil fatidique des 1000 pour les plus avancées. Alors, une batterie ou deux?