Endettés, on essaie de vous gruger!

ARNAQUE • Pour essayer de placer leurs produits et prestations, des petits malins tentent d’utiliser la notoriété du programme cantonal de désendettement «Parlons cash», en partie financé par la Ville de Lausanne. Le Département vaudois de l’action sociale et de la santé met en garde.

  • A gauche de la photo, une recherche Google où le programme officiel «Parlons cash» arrive en tête des résultats. A droite, le résultat est parasité par un contenu sponsorisé. DR

    A gauche de la photo, une recherche Google où le programme officiel «Parlons cash» arrive en tête des résultats. A droite, le résultat est parasité par un contenu sponsorisé. DR

Lausannois, si vous êtes endettés, soyez très prudents! Depuis des années, l’Etat de Vaud finance et organise un programme de prévention du surendettement, intitulé «Parlons cash». Son objectif? Venir en aide aux personnes étranglées par leurs dettes pour leur permettre de sortir de la spirale du désendettement.

Le problème, c’est que des institutions privées de prêt, avec des taux usuraires bien entendu, utilisent les secrets du référencement Google pour placer des liens sponsorisés qui «parasitent» l’accès au site officiel.

En clair, si vous tapez sur Google «parlons cash», il y a de fortes chances que vous tombiez sur des liens qui n’ont rien à voir avec le programme d’aide au désendettement, mais sur des petits malins qui risquent de vous enfoncer encore plus… «Il arrive que d’autres institutions utilisent le slogan «Parlons Cash», qui est désormais bien connu, afin de faire de la publicité pour leurs prestations. L’achat des mots-clés dans Google Ads est ouvert à tout utilisateur inscrit et le choix des mots-clés est libre car «Parlons Cash» n’est pas une marque», explique ainsi Susanne Flückiger, chargée de communication du Département de la santé et de l'action sociale.

Jeu de cache-cache

Evidemment, le Canton ne reste pas inactif. Pour assurer un bon positionnement du programme lors des recherches Google et tenter d’endiguer le problème, il investit lui aussi dans le référencement payant pendant toute l’année.

«Le Canton de Vaud mène également des campagnes de sensibilisation sur son programme de prévention d’endettement «Parlons Cash» sur les réseaux sociaux, ajoute Susanne Flückiger». Le résultat, sur Google en tout cas, ressemble à un jeu de cache-cache permanent avec les prestataires privés. Si en septembre dernier, c’était une institution privée qui apparaissait systématiquement en premier dans les résultats d’une recherche Google, le programme de désendettement officiel semble avoir repris la main puisqu’il pointe désormais en tête du classement des résultats. Reste qu’il convient de rester prudent, comme tient à le rappeler le Département de la santé et de l’action sociale: «Prendre un crédit pour payer un retard de paiements ou des dettes peut apparaître comme une solution, mais en réalité, la personne doit payer, en plus des montants ouverts, les intérêts du crédit, avertit Susanne Flückiger. Après une accalmie toute provisoire, la situation de la personne sera pire après».

«Parlons cash», c’est…

Mené en collaboration avec le Centre social protestant, Caritas Vaud, la Ville de Lausanne et l’association Corref, le programme cantonal de prévention et de soutien «Parlons cash» propose une palette de services gratuits fondée sur la ligne téléphonique (0840.43.21.00) qui reçoit chaque année plus de 2000 appels, des entretiens de conseil et de suivi avec des spécialistes, ainsi que différents cours et formations. L’objectif du programme cantonal est de trouver des premières pistes de solution pour résoudre les difficultés financières des Vaudois puis de leur apprendre à faire et à gérer un budget. Des prestations plus spécifiquement orientées vers les jeunes de 16 à 25 ans sont également proposées.

www.parlons-cash.ch