Bel-Air: un chantier sous haute tension

TRAVAUX • Lors de leur construction dans les années 1930, la tour Bel-Air et le complexe immobilier qui l’accompagne créaient déjà une forte polémique. Leur rénovation promet des esclandres au moins équivalentes!

  • La majorité des locataires de la tour Bel-Air est à bout de nerfs. DR

    La majorité des locataires de la tour Bel-Air est à bout de nerfs. DR

Il y a quelques mois déjà, l’Orchestre de Chambre de Lausanne ainsi que Michael Drieberg, exploitant de la salle Métropole, protestaient vivement contre un chantier trop nuisible qui les empêchait de travailler. Nouveau rebondissement mardi dernier lorsqu’un morceau de plafond chute de 15 mètres pour venir s’effondrer sur la scène, quelques heures avant une représentation.

Volonté de négocier

«C’est un incident sérieux, mais la sécurité du public n’a jamais été mise en cause. Rien ne prouve qu’il existe un lien avec les rénovations du bâtiment», explique Michael Drieberg, qui se veut, cette fois, pondéré. Même son de cloche du côté du directeur de l’OCL Benoît Braescu, malgré l’annulation d’un enregistrement et d’un concert. Malgré ces propos rassurants, en partie motivés par la volonté de négocier avec l’assurance propriétaire des locaux, on comprend bien qu’il est impossible d’harmoniser des travaux de gros œuvre à quelques mètres d’un orchestre sans planification précise. En outre, diverses entreprises tentent également, tant bien que mal, de travailler dans ce complexe.

Ras-le-bol général

La majorité des locataires sont restés dans le complexe immobilier depuis le début des travaux en 2014. Ceux-ci tiennent à garder l’anonymat mais se disent à bout de nerfs, éreintés, notamment à cause d’un manque d’information sur la planification des travaux et des nuisances liées. D’ailleurs, au téléphone, la société en charge de la commercialisation de la tour avoue que des retards importants ont été entraînés, selon eux, par un début de chantier très délicat. Par ailleurs, de nombreux autres locataires explicitent des modifications régulières de la planification sans autres explications. Il est même ressorti qu’une action pénale était envisagée tant les nuisances auraient dépassé les normes sanitaires.

Selon un témoin et nos constations, des vibrations massives sont quotidiennement ressenties par les locataires, parfois sur des journées entières. De même, d’importantes émanations de poussières de pierre, notamment, envahissent les espaces communs, locaux et appartements. Là encore, la question sanitaire pourrait se poser. De son côté, le bureau d’architecte CCHE ne détaille pas les travaux en cours dans la tour mais précise que les finitions sont effectuées en vue d’une prochaine livraison. Les surfaces commerciales prévues dans le socle du complexe suivront quant à elles d’ici fin 2016.