La Belle Nuit: le festival qui veut améliorer la qualité de la vie nocturne de Lausanne

PRÉVENTION • Du 3 au 5 octobre, Lausanne va dévoiler ses facettes nocturnes grâce au festival La Belle Nuit. Une première qui fera la part belle au clubbing, mais permettra aussi d’aborder des questions de fond touchant à la sécurité et à la prévention. Entretien avec Thierry Wegmüller, l’une des chevilles ouvrières de ces trois jours nés sous l’impulsion des signataires de la charte Label Nuit.

  • Pour Thierry Wegmüller, il est important d’améliorer la qualité de la vie nocture. DR

    Pour Thierry Wegmüller, il est important d’améliorer la qualité de la vie nocture. DR

Lausanne Cités: Du 3 au 5 octobre, le festival La Belle Nuit permettra de faire la fête, mais pas seulement, on va aussi beaucoup parler, discuter et échanger autour des différents thèmes qui défrayent parfois les nuits lausannoises...

Thierry Wegmüller: Oui, un festival pour découvrir toute la richesse du monde de la nuit lausannoise, et aussi ses enjeux sociologiques, économiques, écologiques et culturels. Un festival où on pourra tout aussi bien profiter d’une riche programmation clubbing, mais aussi de cycles de rencontres, de conférences, de présentations et de formations qui auront comme fil rouge les questions de sécurité, de prévention et d’écologie dans le milieu festif lausannois, sans oublier une programmation culturelle avec du stand-up, des concerts, de l’impro, une balade musicale en ville… le tout sous l’impulsion des clubs signataires de la charte Label Nuit, destinée à améliorer la qualité de la vie nocturne lausannoise et à favoriser entre autre les mesures de prévention et de réduction des risques dans les établissements publics de la ville.

Vous avez mis en place une Charte de qualité et grâce au festival La Belle Nuit, vous entendez en faire la promotion...

Le fait de mettre sur pied une charte est un travail commun avec diverses entités et demande une implication importante de part et d’autre. Cette implication s’est concrétisée il y a 3 ans. La Ville a montré un réel intérêt à niveler par le haut la gestion de la vie nocturne lausannoise tout en lui gardant ses spécificités.

La qualité d’une vie nocturne peut aussi être un vrai atout touristique et certaines villes l’ont bien compris. Mais il faut aussi que les clubs et discothèques qui s’engagent dans cette charte ne la prennent pas comme une obligation supplémentaire aux bases légales actuelles, mais bien comme une amélioration leur amenant une vraie plus-value à court et long terme et allant dans le sens du développement de Lausanne.

Si vous vous êtes engagés dans ce processus, c’est sans doute aussi parce que les nuits lausannoises ont changé. En quoi?

La musique a évolué avec l’émergence du hip hop et nous avons aussi atteint sur Lausanne un nombre important de clubs aux musiques diverses et bien représentées. Une soirée hip hop ne se gère pas de la même manière qu’une soirée electro et cela demande un rapport avec la clientèle plus adapté, tant par les équipes de sécurité que les équipes de bar et de direction . En cela les formations sont essentielles afin de nous adapter à toutes les situations. La notion de mixité dans la programmation, permettant d’être ouvert à des musiques et des publics différents me semble aussi un élément essentiel dans l’évolution du clubbing.

Le rapport à l’alcool a-t-il également changé?

Oui, il a évolué pour les jeunes avec une période connue du phénomène du bing drinking, mais on assiste aussi à une prise de conscience nouvelle qui fait qu’on peut aussi s’amuser sans nécessairement abuser de la consommation d’alcool. C’est donc aussi à nous, propriétaires de clubs, de proposer une carte de boissons attractive qui propose tout à la fois du vin et des boissons sans alcool originales, ceci afin d’évoluer dans ce sens.

Peut-on dire dès lors qu’il y a, aujourd’hui plus qu’hier, nécessité d’établir un code de bonne conduite?

Je parlerais plutôt de respect que de code de bonne conduite. Les clients doivent être accueillis avec respect même si, dans certains cas, l’accès peut leur être refusé, que ce soit pour des motifs légaux ou pour des raisons propres aux clubs qui sont, il faut le rappeler, des établissements privés. Mais les clients doivent aussi avoir un comportement correct envers les équipes qui travaillent dans ce milieu complexe qui est la nuit mais qui avec quelques règles de base permet à toutes et à tous de passer une bonne soirée. Par contre la nuit reste une zone grise qui doit permettre une certaine transgression, car si trop légiférée ou standardisée elle risque de changer de forme car de tout temps la nuit a réuni les genres, permis d’évacuer certains trop-pleins et si elle devient un enclos elle changera de forme et de lieux.

Les partenaires de cet événement

Outre GastroLausanne qui a permis la concrétisation de la Charte et à La Belle Nuit d’exister, les partenaires de cette opération sont la Ville de Lausanne qui est un soutien important, DECLIC qui est l’association des commerçants lausannois favorisant son développement, les organismes de prévention soit la FVA et Relie’R qui sont membres du comité de Pilotage, mais aussi des associations diverses et concernées par le milieu nocturne comme VoGay, le Conseil des Jeunes, la Schweizer Bar und Club Kommission qui travaille les questions de vie nocturne à l’échelon national et d’autres en relation avec la musique comme l’EJMA.

Les rencontres

Jeudi 3 octobre

Rencontre 1: «Balance ton quoi»

Thème: Libérer la parole, le respect de la sexualité. 18h-20h30 au D!Club.

Vendredi 4 octobre

Rencontre 2: «Last night a DJ saved my life»

Thème: posture et message de prévention en milieu festif. 14h-16h au Xoxo.

Rencontre 3:«Retiens la nuit»

Thème: la ville en continu. 18h-20h au Folklor.

Samedi 5 octobre

Rencontre 4: «We are the World»

Thème: engagements écologiques en milieu festif.

19h-21h30 au MAD.

Rencontre 5: «Rien ne s’oppose à la nuit»

Thème: Qualité d’une vie nocturne, enjeux et évolution.

19h-21h30 au MAD.