Un 4ème métro pour l’agglo: une utopie?

MOBILITÉ • Et si Lausanne se dotait d’une 4ème ligne de métro? Idée loufoque? Pas tant que ça! Selon la CITRAP-Vaud, elle possède- rait même déjà une partie de sa future infrastructure: celle du tunnel qui achemine les déchets lausannois de Sébeillon à La Sallaz.

  •  En rouge, le tracé de ce qui pourrait être le futur m4 lausannois. dr

    En rouge, le tracé de ce qui pourrait être le futur m4 lausannois. dr

  • Un 4ème métro pour l’agglo: une utopie?

    Un 4ème métro pour l’agglo: une utopie?

L’idée émane de la CITRAP-vaud, la section vaudoise de la communauté d’intérêts pour les transports publics. Elle part d’un simple constat: le nombre de voyageurs des transports publics de l’agglomération lausannoise croît chaque année. Ce succès grandissant est principalement dû au réseau des métros m1 et m2 actuellement en exploitation. Dans cette dynamique, le futur métro m3, appelé à relier la gare CFF et de Lausanne- Flon au quartier Bossons-Blécherette à l’horizon 2030, est déjà au niveau du projet définitif dans les bureaux d’études. Dans ce contexte, une nouvelle offre de métro, dénommé m4, prendrait tout son sens pour répondre aux besoins de la population.

Les atouts du tunnel Tridel

«A l’heure où le métro m1 est saturé et que les projets de développement sont particulièrement nombreux, non seulement dans l’Ouest lausannois avec la construction du Vortex, de la tour de Chavannes ou encore d’un Campus Santé du côté de la Bourdonnette, mais aussi dans le Nord avec le développement des Plaines-du-Loup, il est grand temps de songer à la création d’une quatrième ligne de métro», précise ainsi Pierre Bonjour, membre de la CITRAP. Ceci d’autant plus qu’une partie de son infrastructure de base existe déjà: le tunnel, à voie unique et électrifié, qui permet d’alimenter l’usine Tridel. Son extrémité ouest est à Sébeillon. Son tracé passe ensuite sous Chauderon, sous La Pontaise et sous Bellevaux, avant de se terminer à La Sallaz. «L’idée n’est pas nouvelle, souligne Pierre Bonjour. Celle-ci avait déjà été envisagée lors de l’inauguration même du tunnel, notamment par l’ancien municipal Olivier Français qui imaginait pouvoir utiliser à terme le tunnel en faveur des voyageurs.»

Deux extensions possibles

Dans tous les cas, pour la CITRAP, ce projet s’inscrit dans une logique de réseaux créant une «grande couronne» des axes forts tout en franchissant des obstacles jugés contraignants, comme la Vallée du Flon et la colline de Sauvabelin, et il valoriserait une infrastructure lourde existante et de grande qualité, car en site propre.

A court terme, la CITRAP estime qu’il conviendrait de contourner l’usine Tridel et de prolonger la voie jusqu’à La Sallaz, puis de créer des stations à Bellevaux, La Pontaise, La Borde, Chauderon, Sébeillon ainsi qu’à Malley, tous ces points bénéficiant aujourd’hui d’interfaces avec, soit les lignes de métro existantes, soit des lignes de bus ou le RER.

A plus long terme, elle propose par ailleurs de prolonger cette ligne vers l’est, en créant une liaison La Sallaz-Chailly, «un quartier qui ne sera pas desservi à terme par un axe fort», ainsi que vers l’ouest, soit vers Renens-gare en utilisant la voie industrielle existante dite du Pont du Galicien, et vers le giratoire de Malley-Provence qui bénéficie d’une connexion avec le m1 et l’EPFL. «On ne souhaite pas concurrencer les projets déjà en cours, conclut Pierre Bonjour. Nous sommes juste des lanceurs d’idées. C’est important à l’heure où une réflexion doit se faire jour quant à l’avenir du m1!»